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Alien: Romulus

  • Année de sortie : 2024
  • Durée : 119 min
  • Réalisateur: Fede Alvarez
  • Acteurs principaux: Cailee Spaeny, David Jonsson
  • Pays d’origine: USA

De quoi ça parle?

Un groupe de jeunes mineurs décident de quitter leur monde natal en volant du matériel sur une station spatiale pas si abandonnée que ça.

Et alors, t’as aimé?

Du neuf avec du vieux

En 1979, sortait sur les écrans Alien. Le film de Ridley Scott allait durablement marquer les esprits et entrainer toute une série de suites et de films dérivés. La saga principale, composée de quatre films, a permis à différents réalisateurs d’apporter leur patte à l’univers créé par Scott et Giger, le génial artiste suisse qui créa le design du monstre. Puis, dans les années 2010, Ridley décida de revenir et de raconter les origines de sa créature. Tout d’abord, avec Prometheus, puis Alien Covenant. Mal reçu par la critique et les spectateurs, le grand projet du réalisateur anglais fut interrompu. La franchise, à l’image du xénomorphe, rentra en stase en attendant que quelqu’un ose à nouveau y toucher. Ce fut Fede Alvarez. Le réalisateur s’était fait connaître des amoureux des films de genre avec son remake d’Evil Dead, un autre monument du cinéma d’horreur. Il avait, je trouve, plutôt bien relevé le défi, en respectant le matériel de base, mais en le modernisant et en offrant une vision bien vénère et gore du film  déjà plutôt nerveux de Raimi. Voilà pour la mise en contexte. Ce que je dois aussi vous avouer, c’est qu’Alien est peut-être mon film préféré. Je le trouve parfait en tous points et je ne m’attends pas à ce qu’un jour un autre film Alien lui arrive à la cheville. Mais , j’étais quand même curieux de voir la proposition d’Alvarez qui se situe chronologiquement entre Alien et Aliens.

Prenez un chewing-gum Emile

Alvarez démarre son intrigue sur une planète minière où les travailleurs sont exploités littéralement à mort par l’entreprise Wayland-Yutani qui est toujours dans les mauvais coups de la saga. C’est une critique certes pas très fine de notre société déshumanisée, mais elle a le mérite de donner une vraie motivation aux personnages pour aller s’aventurer dans l’espace. D’ailleurs, avant de lâcher les chevaux ou plutôt les xénomorphes, l’histoire prend le temps d’installer le groupe de jeunes et leur dynamique. Ils ne sont pas simplement considérés comme de la chaire à canon. L’espace d’un instant, j’ai même pu croire qu’ils arriveraient à destination, puis je me suis rappelé dans quel film j’étais. Et, de ce côté-là, le réalisateur uruguayen maitrise son affaire en jouant avec le rythme cardiaque du spectateur. Concernant l’univers d’Alien, j’ai trouvé qu’il s’est bien débrouillé avec le lore de l’univers et les transformations du monstre se permettant même de faire le lien avec Prometheus. Il y a quelques idées autour de la créature franchement bien trouvées qui évitent l’impression de redite. J’ai aussi beaucoup aimé son utilisation des androides qui ont toujours tenu un rôle important et ambigu dans la saga. L’acteur David Jonsson réalise une très bonne performance dans ce rôle d’androide dysfonctionnel. Il forme d’ailleurs un chouette duo avec Cailee Spaeny qui offre une alternative intéressante à Ripley, l’héroïne de la saga. C’est de nouveau un personnage de femmes fortes, mais ses motivations et son cheminement pour endosser ce costume sont bien développés.

Visuellement, le film est assez irréprochable. Beaucoup de soin a été apporté dans la réalisation des décors et des costumes. On retrouve cet univers lowtech sale et usé qui donne une patine très réaliste au film. Il y a également un très beau travail sur la photographie et les lumières qui donnent un certain cachet au film et contribue à faire monter la tension. C’est d’ailleurs dommage que tout ce soin ait été un peu gâché par des effets spéciaux franchement ratés pour une référence au premier film qui n’avait rien de nécessaire. Mais je ne vais pas bouder mon plaisir pour si peu. J’ai franchement passé un très bon moment avec ce film qui est peut-être trop respectueux du matériau de base pour vraiment apporter quelque chose de marquant à l’univers mais, il m’a offert une belle montagne russe émotionnelle.

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