Dracula (1931)
- Année de sortie: 1931
- Durée: 85 min
- Réalisateur: Tod Browning
- Acteurs principaux: Bela Lugosi, Davi Manners, Helen Chandler et Dwight Frye
- Pays d’origine: USA
De quoi ça parle?
Un noctambule n’arrivant plus à entretenir son vieux chateau en Transylvanie migre en Angleterre pour refaire sa vie.
Et alors, t’as aimé?
L’origine du Mâle
Le Dracula des studios Universal est un classique du genre et un film qui a eu impact qui se ressent encore sur les films de vampire. En effet, avant cette adaptation du roman de Bram Stoker par Browning, il y avait eu le fabuleux Nosferatu de Murnau. La noirceur de l’âme du vampire se reflétait sur son visage effrayant. Ici, point de créature monstrueuse. Dracula est incarné par un Bela Lugosi rasé de près, à la coupe et aux sourcils impeccables. Il lui a donné cette image romantique et élégante qui reste, presque 90 ans plus tard, l’image du vampire dans l’inconscient collectif. Et c’était un vrai plaisir de découvrir la source de toute la production moderne vampirique.
On glousse, aïe.
Concernant le film en lui-même, je suis resté sur ma faim. J’étais assez excité à l’idée de découvrir ce film de Tod Browning. Non pas que je sois un mordu du réalisateur. Mais Freaks, qu’il réalisera un an plus tard, est un des plus beaux films qu’il m’ait été donné de voir (Je vous en parlerai peut-être un jour ici). Mais avec Dracula qui est son troisième film parlant, on sent qu’il est encore en train d’apprendre à utiliser cette révolution technologique. Ce qui donne un film où les dialogues sont parfois un peu inutiles et lourds, se contentant de décrire ce que l’on voit à l’écran. Il y a aussi quelques chauve-souris un peu ringardes et un Bela Lugosi, un peu trop théâtrale. Ce qui fait que, loin de ressentir des frissons, j’ai parfois eu envie de rire. Le film étant assez court, tout est raconté au pas de charge et un peu précipité. Un film assez maladroit et largement perfectible donc.
Les carpettes des Carpates
Mais il y a aussi un paquet de bonnes choses dans ce film. Le responsable des décors a fait un travail de dingue pour donner consistance à la demeure du comte. On a vraiment l’impression de déambuler dans un chateau en ruines, de sentir la poussière et le poids des années. J’en profite d’ailleurs pour saluer la restauration pour le blu-ray car l’image est d’une netteté bluffante pour un film de cet âge. Les jeux de lumière, la photographie sont aussi très soignés. Et si j’ai un peu écorné le jeu de Lugosi, je dois dire qu’il incarne magnifiquement ce vampire marmoréen. Mais si je devais retenir une performance d’acteurs, c’est celle de Dwight Frye. La folie qui l’habite, son regard possédé le rendent encore plus inquiétant que le comte.
Le Dracula de Tod Browning est un des films qui a marqué l’histoire du cinéma. Et à ce titre, il mérite d’être vu par les amoureux de cinéma et les plus curieux d’entre vous. Mais en tant que film, malgré des qualités esthétiques indéniables, il s’avère un peu décevant.