Something is killing the children #1 à #35

• Année de publication: 2019
• Éditeur : Urban Comics (Boom! Studios pour la VO)
• Tomes : 7 chez Urban Comics, 40 épisodes en VO mensuel (En cours)
• Nombre de pages : 160 pages
• Scénariste: James Tynion IV
• Dessinateur: Werther Dell’Edera
• Coloriste: Miquel Muerto

De quoi ça parle?

Dans une petite ville des États-Unis, quelque chose tue les enfants. Et c’est pas joli, joli à voir.

Et alors, t’as aimé?

Laisse pas traîner ton fils

James Tynion IV fait partie de cette nouvelle génération montante d’auteurs de comics. Écrivant actuellement pour une série Batman, il travaille aussi sur des projets plus personnels comme The Woods ou The Nice House on the Lake qui fut un gros carton critique et commercial l’année dernière. De ce que j’ai pu lire de son travail, il a quand même un sérieux penchant pour les mystères et l’angoisse. Cela faisait un moment que j’entendais beaucoup de bien de Something is killing the children, mais je n’avais pas encore franchi le pas. Puis, j’ai découvert l’existence d’une superbe édition hardcover en VO et vous voici donc ici à lire ces lignes.

Si les précédentes séries que j’ai pu lire de Tynion IV avait un petit goût d’horreur, Something is killing the children est un plongeon franc et violent dans le genre. Dès les premières planches, on se retrouve dans une forêt sombre et menaçante dans laquelle vont se faire dépecer de jeunes ados. Puis Double-page noire où s’étend le titre de la série: Quelque chose tue les enfants. L’ambiance est posée. Par la suite, on va découvrir l’existence de l’héroïne de la série et tueuse de monstres. Très loin de sa lointaine ancêtre Buffy Summers, Erica Slaughter ne parle pas beaucoup, n’a pas vraiment d’amis et n’invite pas à la rigolade. Elle est la meilleure à ce qu’elle fait, mais ce qu’elle fait n’est pas très joli. En effet, très rapidement, le lecteur va réaliseron va que la chasse aux monstres tueurs d’enfants entraine certains dilemmes moraux que je suis ravi de ne pas avoir à résoudre. C’est ce qui va donner une certaine complexité et épaisseur à cette tueuse. Mais si elle est solitaire, Erica est accompagnée de tout un lore que je ne voudrais pas déflorer ici mais qui donne une richesse à la création de Tynion IV et Dell’Edera. Au fil des épisodes, on en apprendra plus sur l’origine des créatures et de ceux qui les combattent. Tout cela se développe sur un rythme effréné qui laisse la part belle aux actions enflammées et aux hurlements de terreurs. Une fois plongé dans l’histoire, difficile de lâcher sa lecture. Et, je suis déjà frustré de savoir qu’il va me falloir attendre un bon moment avant de lire le troisième recueil ayant presque rattrapé la publication mensuelle.

Mais une BD comme vous le savez, c’est aussi des dessins et là, je dois dire que j’ai été conquis par Dell’Edera que je découvre à cette occasion. C’est bien simple, j’aime tous les aspects de son art. Le trait est énergique et ne cherche pas le réalisme mais, l’efficacité. On aura des cases assez épurées pour plus de dynamisme, d’autres beaucoup plus travaillées pour faire passer d’autres émotions. Mais, ce qui m’a le plus séduit, c’est vraiment son découpage ainsi que ses choix de cadrage: des angles de vue assez osés et un peu pan dans ta face, d’autres resserrés sur les visages pour mieux plonger le lecteur dans la tête des personnages. Même les onomatopées sont utilisées pour renforcer l’impact visuel. La mise en couleurs de Muerto participe également pour beaucoup à l’atmosphère horrifique du récit. Il use et abuse de couleurs pétantes au milieu de planches sombres pour mieux faire ressortir des regards, des dents acérés ou des gerbes de sangC’est une vraie démonstration graphique que les deux artistes nous proposent.

Something is killing the children est, vous l’aurez compris, un coup de coeur que je vous conseille très vivement. Mais attention, c’est quand même graphique et je vous le rappelle: quelque chose tue les enfants.