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Nosferatu (2024)

Affiche du film

De quoi ça parle?

Un jeune marié doit se rendre dans les Carpates pour faire signer un contrat à un mystérieux comte

Et alors, t’as aimé?

horreur goatique?

Il y a peu, je vous parlais de The Lighthouse, film fou sur deux gugusses abandonnés sur une île. Et, voilà que Eggers, son réalisateur, sort dans les salles un remake de Nosferatu. Le film original est un des grands classiques du cinéma. Si vous n’avez pas vu le film, vous devez certainement connaître son personnage principal incarné par Max Schreck. En effet, la silhouette décharnée et maladive du comte Orlock fait partie de ses images iconiques qui ont bâti l’imaginaire collectif au sujet des vampires. Sorti en 1922, le film est réalisé par Murnau, génial réalisateur allemand et parfait exemple de l’expressionnisme allemand qui a inspiré The Lighthouse. Habituellement peu client des remakes, j’étais malgré tout très intrigué par ce qu’allait nous proposer Eggers.

Image du film

C’est une nouvelle démonstration visuelle. Eggers n’essait pas de recopier Murnau et propose une approche moderne de l’histoire du vampire. Toute la première partie du film s’intéresse au voyage du jeune Hutter de l’Allemagne vers le fin fond de la Transylvanie. Je dois avouer que cette partie m’a totalement retourné. Le travail sur la photo et les cadrages de Eggers est magnifique, il y a certain plan que je mettrai volontiers sous cadre pour les afficher dans un cabinet des horreurs gothique. Mais, le choc n’est pas que visuel, le son est aussi une composante très importante du sentiment d’horreur et de mystère. La rencontre entre Hutter et le comte Orlock est pleine de grognements et de sons dérangeants qui enveloppent le spectateur pour lui faire ressentir l’état de malaise du jeune Allemand. La révélation progressive sur l’apparence réelle du compte est aussi une excellente idée de mise en scène. Dans sa seconde partie, en Allemagne, l’horreur deviendra plus frontale, mais pas moins esthétique. Le plan de l’ombre de la main d’Orlock s’étendant sur la ville de Wisburg est brillant.

Le film n’est toutefois pas exempt de défauts. Et, encore, ce n’est pas réellement un défaut, mais plutôt un parti-pris qui pourrait gêner certains. Les acteurs ont adopté un jeu un peu théâtral qui peut s’avérer parfois assez déconcentrant. Si Willem Dafoe est toujours impeccable et que Depp offre une solide performance dans la catégorie contorsion et possession, j’ai trouvé que Hoult et Taylor-Johnson sonnaient parfois un peu faux. J’ai eu du mal à acheter leur émotion et ça m’a un peu fait décrocher. Là où le jeu outrancier de The Lighthouse m’avait séduit, j’ai plus de réserve pour Nosferatu. Toutefois, celui qui emporte tout sur son passage, c’est Bill Skasgard méconnaissable dans le rôle du vampire. Sa grosse voix caverneuse et son accent improbable participent à l’horreur provoquée par les apparitions du comte. Malgré cette petite réserve, c’est un film que je recommande vivement de voir et si possible en salle pour bénéficier de l’immersion sonore et visuelle.

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