Calamity
- Année de sortie : 2020
- Durée : 82 min
- Réalisateur: Rémi Chayé
- Acteurs principaux: Salomé Boulven, Alexeandra Lamy, Alexis Tomassian
- Pays d’origine: France, Danemark
De quoi ça parle?
Avant de devenir une figure de l’Ouest, Calamity Jane a été une jeune fille. Et elle avait déjà du caractère.
Et alors, t’as aimé?
Sans contrefaçon, c’est une sacrée fille
J’avais adoré le précédent film de Rémi Chayé Tout en haut du monde. Il offrait une histoire et un rendu visuel qui détonnait par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir en animation. Et quand j’ai vu les premières images de Calamity, je suis immédiatement tombé amoureux des couleurs. Malheureusement, le film est sorti peu avant la refermeture des cinémas et je n’ai pas pu le voir en salle. Si tôt débarqué sur Sooner, je me suis donc empressé de le louer. Surtout que bon, le western, c’est un peu mon truc.
Calamity nous raconte donc un morceau de la jeunesse de Martha Jane Cannary avant qu’elle ne devienne la célèbre Calamity Jane immortalisée entre autres dans Lucky Luke ou dans l’excellente série HBO. Je n’ai aucune idée de la véracité de cette histoire (assez limitée je pense), mais ce n’est vraiment pas l’important. C’est une excellente oeuvre de fiction qui est très dans l’air du temps. En effet, la jeune Martha est une héroïne tout ce qu’il y a de plus féministe, même si elle ne s’en rend pas compte. Tout au long du film, elle refusera le rôle de jeune fille bien sage et bien habillée que tout le monde veut lui voir endosser. Au contraire, elle ira jusqu’à s’attirer l’hostilité de ses amies lorsqu’elle décidera de prendre les atours d’un garçon car c’est tout de même plus pratique. Mais je rassure tout de suite ceux qui auraient peur d’une oeuvre trop didactique. Tout est amené naturellement et avec beaucoup d’humour. Le caractère frondeur de Martha est très attachant et va l’emmener dans mille et une péripéties hautes en couleur. Lors de son périple, elle va rencontrer toute une foule de personnages qui peuplent les grands récits de la conquête de l’Ouest, des trappeurs, des chasseurs d’or, la cavalarie…Le récit est riches en situations et paysages. Et si le déroulement n’est pas vraiment surprenant, je suis resté accroché tout le long du film sans jamais le moindre ennui (sa durée courte y est peut-être aussi pour quelque chose).
Au niveau esthétique, le film est comme attendu un enchantement. Chaque plan mériterait d’être encadré et accroché à un mur. Les choix de couleurs sont audacieux, doux et parfaits. Je me suis souvent pris à me perdre dans un nuage masquant le ciel étoilé, ou à observer les flammes d’un feu de camp. C’est vraiment un enchantement de tout instant. Le trait des personnages est plus grossiers que ce que l’on peut voir habituellement dans l’animation traditionnelle, mais ça colle très bien à l’ambiance et l’animation se fait fluide et énergique quand il s’agit de mener une course-poursuite au milieu d’un camp de mineurs. Les dessins ne sont pas surchargés de détails, il y a un effort de stylisation et de simplification qui permettent d’immerger le spectateur dans ces magnifiques paysages sans lui faire perdre le fil de l’action.
Calamity est donc une nouvelle réussite pour Chayé et c’est vraiment dommage que le Covid ait croisé sa route, le film aurait mérité une meilleure carrière. J’espère en tout cas qu’on aura la chance de découvrir d’autres oeuvres de ce réalisateur car j’aime sa vision et sa manière de raconter.