Conclave

• Année de sortie : 2024
• Durée : 120 min
• Réalisateur: Edward Berger
• Acteurs principaux: Ralph Fiennes, Stanley Tucci
• Pays d’origine: USA, Royaume-Uni

De quoi ça parle?

Le pape vient de mourir et les cardinaux se réunissent pour élire son successeur.

Et alors, t’as aimé?

Koh Lanta ecclésiastique

Une nouvelle fois, un choix de film un peu par défaut. Il faut dire qu’après des péripéties palpitantes dues à la circulation liégeoise, l’offre était plutôt restreinte. Mais bon, Ralph Fiennes en soutane, pourquoi pas?

Le film va donc nous proposer de suivre le personnage d’un Cardinal en pleine crise de foi, mais qui a la lourde tâche d’organiser le conclave. Lors de cette réunion de la fine fleur de l’Église Catholique, on procédera à l’élection du nouveau pape. Les cardinaux seront soumis à un huis clos total pour éviter toute influence de l’extérieur jusqu’à ce qu’ils se soient mis d’accord. C’est un postulat de départ plutôt intrigant et intéressant que d’être invité à observer de l’intérieur un évènement rare et secret qui peut influencer la vie de centaines de millions de croyants et non croyants. Malheureusement, je dois dire que je suis resté un peu sur ma faim. En effet, on observe finalement assez peu de tractations entre les cardinaux pour tenter de grapiller des voix et faire élire leur candidat. On verra parfois les voix basculer d’un candidat à l’autre sans vraiment comprendre ce qui a fait pencher la balance. Ici, Berger a préféré privilégier de grosses péripéties et retournements de situations (à l’échelle d’un groupe de cardinaux). Je trouve que le sujet n’en avait pas réellement besoin. Cela le dessert même rendant l’ensemble un peu forcé et le personnage de Fiennes assez incohérent dans ses agissements. Je me plais à imaginer ce qu’aurait pu donner le même film scénarisé par Aaron Sorkin, le spécialiste du Walk and Talk.

Mais le film n’est pas dénué de qualités. Ralph Fiennes et le reste du casting sont très bons et leur jeu d’acteur permet de presque faire oublier un doublage VF assez catastrophique. J’ai aussi beaucoup aimé la BO de Bertelmann qui accompagne parfaitement les mésaventures du clergé avec ses jeux de cordes. J’ai aussi beaucoup aimé la réalisation de Berger qui propose de très jolis plans exploitant l’esthétisme du Vatican et des tenues ecclésiastiques (C’est quand même swag les uniformes des cardinaux). Il y a ce plan magnifique vu de dessus où on voit la centaine d’hommes traverser la cour sous la pluie avec leur tenue noire, et leur parapluie blanc. On a aussi quelques plans amusants où l’on voit les cardinaux fumer leurs dernières clopes ou checker leurs notifs Instagram avant le lockdown. Le film n’est d’ailleurs pas dénué d’un humour pince-sans-rire plutôt réussi.

Ainsi, si Conclave a peiné à me faire vibrer, il m’a offert une très belle expérience esthétique et une histoire plutôt sympa à suivre même si assez oubliable. Si vous êtes intéressés par l’envers du décor du gratin catholique, je vous conseille le film Two Popes qui raconte les entretiens imaginaires entre le Pape Benoit et le futur pape Francois. Moi qui suis un athée convaincu, je me suis passionné par ses échanges hypothétiques entre deux religieux qui confrontent leur vision de la foi.