Salle de projection

Joker

De quoi ça parle?

Avis à mes proches: Dans la vie, si quelqu’un vous sort une blague pas drôle, il vaut mieux vous forcer à rire. Sinon, vous pourriez donner naissance au plus grand tueur psychopathe de l’histoire. A bon entendeur…

Et alors, t’as aimé?

Very bad joke?

Todd Phillips, avant de réaliser le joker, c’était pour moi le réalisateur de comédies un peu beaufs et pas drôles comme la trilogie Very Bad Trip. Alors forcément, je n’étais pas hyper enthousiaste à l’idée de le voir s’attaquer au Joker. Et puis a-t-on vraiment besoin de connaître les origines de ce personnage? Le Mal a-t-il toujours besoin d’une explication? Mais voilà que le film décroche le Lion d’Or à Venise et que toute la presse ciné se répand en louanges. Alors que vaut ce Joker? Dès les premières minutes, jai été surpris par la beauté visuelle du film. Les plans sont travaillés, minutieux. Il y a tout un jeu sur les couleurs, les lumières pour véhiculer des émotions, des symboles. Non formellement, il n’y a rien à redire, c’est un film léché à l’esthétique impeccable. Mais bon, des films beaux mais foireux, on en a vu d’autres, prenez par exemple la filmographie récente de Terrence Mallick (oui c’est totalement gratuit). Sur le fond, Joker est totalement à rebours de ce qui se fait en matière de films superhéroiques ces dernières années. Ici, pas de second degré, de distanciation ou de surcharges d’effets spéciaux. Le film aurait très bien pu être un film sur la naissance d’un psychopathe. Mais ça aurait certainement beaucoup moins attiré les foules. En effet, il y a très peu de choses qui le rattachent à l’univers de Batman. Et ce sont même, pour moi, un des points faibles du film. On les sent un peu insérer au forceps dans la narration.

Are you talking to me?

Bile de clown

Même s’il se passe dans une Gotham fictive des années 70/80, résonne avec les préoccupations de notre époque. On y voit un monde où les élites vivent coupées d’une population qu’elles méprisent et qui est prête à s’embraser. C’est plutôt bien retranscrit à l’écran, on voit cette montée en pression graduelle à l’arrière plan des errances du futur Joker qui lui semble bien peu s’en soucier. Outre cette critique sociale, Todd Phillips et Joaquim Phoenix ont réussi à instaurer un sacré malaise que ce soit par la réalisation ou la performance de l’acteur taillée pour les Oscars. En effet, il m’a été très difficile d’observer la folie de ce personnage et ses conséquences sociales. Car pour les conséquences plus sanglantes, l’amateur de violence débridée restera sur sa faim.Mais voilà, je me suis quand même un peu ennuyé car le fIlm tourne rapidement en rond. Il n’y a pas vraiment de progression ou de crescendo dans la folie. Les scènes censées montrer la bascule du personnage sont assez redondantes. Le film est finalement plutôt sage et bien moins subversif que ces modèles Taxi Driver ou la Valse des Pantins.

The King of Comedy

Why so serious?

Joker manque d’un soupçon de folie et de laisse-aller. A trop vouloir taper dans le film sombre et sérieux, il en devient un peu lourd et ennuyeux. Ca reste tout de même un film qui mérite d’être vu. Espérons que son succès au box-office, encouragera Warner a donné une chance et une liberté créative aux réalisateurs des futurs adaptations de l’univers DC. Sinon, si vous cherchez une bonne histoire du Joker, je vous conseille The Killing Joke par Alan Moore et Brian Bolland . Un classique de chez classique, mais une valeur sûre.

Trailer

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