Noise T.1 à 3
- Années de publication: 2018 à 2020
- Éditeur : Ki-oon
- Tomes : 3 (fini)
- Nombre de pages : 180 à 200 pages
- Auteur: Tetsuya Tsutsui
De quoi ça parle?
Un jeune agriculteur japonais a mis sur le devant de la scène son bled paumé grâce à sa culture de figues. Cette célébrité est une aubaine pour la ville qui cherche à attirer du monde et de l’argent. Un beau matin, un mec chelou de chez chelou débarque chez le jeune entrepreneur pour chercher du travail. Mais vu la dégaine du gars, la question elle est vite répondue.
Et alors, t’as aimé?
Fallait pas leur en chercher… des noises
Tetsuya est depuis un bon paquet d’années une valeur sûre du catalogue Ki-oon. Il fait généralement des séries assez courtes que je prends beaucoup de plaisir à lire. Ce sont des généralement des histoires sombres et violentes et d’une redoutable efficacité. Je ne sais pas pourquoi, mais j’étais complètement passé à côté de Noise. Et c’est donc à l’occasion de la sortie de son troisième et dernier tome que j’ai découvert son existence.
Habituellement Tsutsui a des concepts assez forts avec un petit soupçon d’anticipation que ce soit dans Duds Hunt et ces combats organisés en ligne ou encore Prophecy et les dangers des réseaux sociaux. Ici, il a réalisé une oeuvre beaucoup plus classique. C’est un bon vieux thriller campagnard qui nous ait proposé. L’intrigue est riche en rebondissements et plutôt haletante. J’étais bien content d’avoir les trois tomes sous la main pour pouvoir les lire d’une traite plutôt que de patienter un an entre chaque tome et galérer pour me rappeler de l’histoire. Car si elle est plutôt captivante et bien menée, elle est très loin d’être inoubliable. Certes, Tsutsui mène bien son récit avec un rythme soutenu mais il lui manque plusieurs choses pour en faire une oeuvre vraiment marquante. Les personnages ne sont pas vraiment travaillés et restent assez caricaturaux. Il n’y a pas d’ambiguité et les quelques points qui auraient mérité d’être explorés comme la relation du héros avec sa femme ne sont finalement pas exploités. Et le problème de personnages peu travaillés est qu’ils sont finalement assez prévisibles dans leurs actions et il y a pas mal de retournements de situation que j’ai vu venir à l’avance ce qui gâche un peu le plaisir. Sur le fond, on aborde un peu le problème de la désertion des campagnes, mais c’est plus pour le décorum que pour traiter vraiment du sujet. Graphiquement, Tsutsui livre un travail très propre, même si je ne suis pas toujours fan de son hachurage pour les zones d’ombres. Mais c’est une question de goût.
Si vous êtes à la recherche d’un petit thriller divertissant et efficace qui ne s’étire pas sur une dizaine de tomes, Noise est un bon choix. Si par contre, vous cherchez quelque chose de plus consistant et ambitieux, ce n’est peut-être pas le manga qu’il vous faut. Et je conseillerai plutôt Poison City du même auteur et qui parle de la censure au Japon.
