The Lighthouse
De quoi ça parle?
Un vieux loup de mer et un petit jeune vont se retrouver isolés sur une île pour s’occuper d’un phare.
Et alors, t’as aimé?
Ils n’ont pas la lumière à tous les étages
Eggers fait partie de ces jeunes réalisateurs qui sont de vrais auteurs et donc chaque film est une proposition forte. J’avais grandement apprécié The Northman, une proposition folle et furieuse sur un guerrier viking. Et si je n’étais pas totalement convaincu par son premier film The VVitch, j’avais noté la beauté de sa réalisation.
Et dès les premières minutes, on retrouve déjà cette réalisation minutieuse, voire maniaque. Tout d’abord, le choix de ce noir et blanc assez granuleux, puis celui de filmer avec un ratio de 1.19:1. Ce ratio donne une image presque carrée qui dénote au temps de l’IMAX. Cet hommage au cinéma à l’ancienne va jusqu’au choix des cadres et de la photographie qui rappelle le cinéma expressionniste allemand des débuts du siècle dernier. Le film d’un point de vue esthétique est une superbe réussite. Une constance chez le réalisateur. C’est d’ailleurs un vrai plaisir de visionner les bonus du blu-ray où le directeur de la photo donne beaucoup d’information sur les choix de lentilles utilisées pour obtenir ce rendu si particulier.
Concernant l’histoire, l’ombre de Lovecraft va planer au-dessus des deux personnages. Isolés sur cette île battue par les flots et le vent, la folie et le fantastique va peu à peu les submerger. Les férus de mythologie et de symbolisme pourront certainement trouver de multiples interprétations à ce qu’ils voient mais les béotiens comme moi prendront simplement plaisir à assister à de merveilleuses performances d’acteurs. Que ce soit l’expérimenté Dafoe ou l’ancien jeune premier Pattinson, ils livrent de superbes prestations qui permettent de faire passer les accents outrés et les envolées lyriques de leurs personnages qui autrement auraient donné un côté toc et ridicule au film. En effet, passé l’exposition silencieuse de quelques minutes, les acteurs vont s’en donner à cœur joie dans un crescendo totalement halluciné. The Lighthouse est une proposition forte et jubilatoire qui pourrait ne pas plaire à tout le monde mais que je vous recommande vivement.