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Batman: Année 100

  • Année de publication: 2006 (2007 pour la première VF)
  • Éditeur : DC Comics (Actuellement chez Urban Comics)
  • Épisodes : 4 issues en VO (1 tome en VF)
  • Nombre de pages : 272
  • Auteur: Paul Pope
  • Couleurs : José Villarubia

De quoi ça parle?

Gotham City 2039, à la nuit tombée, un monstre mythique semble de nouveau arpenter la ville : Le BATMAN. Et il semble bien prêt à casser des bouches pour faire régner la justice.

Et alors, t’as aimé?

Cent ans de coolitude

Il y a peu, je vous parlais d’Escapo et de mon amour pour Paul Pope. J’y mentionnais brièvement son travail sur Batman en vous promettant d’en parler un jour. Comme je l’avais sous la main, je me suis dit que j’allais le faire dès maintenant. Je gardais un vague souvenir depuis ma première lecture en 2007. Ce fut presque une redécouverte, même si de nombreuses planches m’avaient laissé une impression durable.

Paul Pope nous propose donc une histoire de Batman hors continuité qui se passe 100 ans après la première apparition du héros dans Detective Comics. Je dirais bien que l’histoire se passe dans une futur dystopique, mais j’aurai beaucoup de mal à dire si la situation dans cette Gotham est pire ou meilleure que celle de la Gotham que nous connaissons tous. En tout cas, une chose est sûre, Pope livre une des toutes meilleures histoires de Batman qu’il m’ait été donné de lire. Il arrive à explorer les différentes facettes du justicier avec beaucoup de talent sans jamais ralentir le rythme de son récit qui file à toute vitesse. Il commence par une introduction où Batman nous est présenté comme une créature mythique, effrayante, voir surhumaine. C’est de suite une claque graphique que nous inflige Pope. Batman est virevoltant, animal, insaisissable dans ce décor futuriste et torturé. On est assez loin du héros high-tech qu’il est devenu, son costume étant un hommage à celui inventé par son créateur Bob Kane. Par la suite, on verra qu’un humain se cache sous le masque et qu’il souffre comme n’importe qui. Puis on découvre le Batman détective qui mène son enquête et fait fonctionner ses cellules grises. On évitera cependant l’écueil du trauma originel, Paul Pope préférant laisser le mystère sur l’identité de l’homme sous le masque. Il ne nous laissera jamais voir son visage. Est-ce Bruce Wayne le centenaire fringant? Un latino milliardaire? Ou tout simplement un gugusse un peu timbré? Finalement, tout cela importe peu, Batman est un symbole, un mythe, peu importe qui se cache derrière le masque.

Graphiquement, on sent tous les progrès qu’a fait Pope depuis Escapo, le dessin est plus maitrisé, plus fou encore. Les planches explosent au visage du lecteur, et je pense que je n’ai jamais vu un Batman aussi énergique. Il y a également quelques séquences motorisées pleine de bruit et de fureur qui sont assez marquantes. Il faut d’ailleurs saluer le travail du coloriste Villarubia qui joue un rôle essentiel dans l’impact graphique de l’histoire. Il permet de renforcer le ton et l’identité de ce Gotham futuriste. Scénaristiquement aussi, on sent qu’il maitrise bien mieux la structure de son récit. Il alterne séquences survitaminées et plus calmes qui permettent de dérouler l’intrigue ou de développer certains personnages comme le commissaire Gordon ( 2ème ou 3ème du nom). J’ai aussi beaucoup aimé l’univers qu’il a créÉ, les décors, les costumes qui ont un côté rétro-futuristico-punk assez chatoyant. Je ne vous cacherai pas que l’intrigue générale et son Mac Guffin sont assez classiques mais je pense qu’il s’agit surtout d’un prétexte pour explorer le mythe Batman.

Vous l’aurez compris Batman Année 100 est un incontournable. Peu importe si vous ne connaissez rien au personnage, l’histoire est totalement accessible et vous fera passer un instant rare de lecture.

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