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Buzzkill

  • Année de publication: 2014 (2019 en VF)
  • Éditeur : Dark Horse, puis Image ( Delcourt en VF)
  • Épisodes : 4 (1 tome en VF)
  • Nombre de pages : 106
  • Scénariste: Donny Cates et Mark Reznicek
  • Dessinateur: Geoff Shaw
  • Coloriste: Lauren Affe

De quoi ça parle?

Ruben est un alcoolique et un drogué. Mais c’est aussi un super héros. Un jour, la gueule de bois est plus forte que d’habitude. Il se réveille dans une ville en ruines et n’a aucun souvenir de ce qu’il s’est passé. Il décide de mettre un terme à tout ça et se rend à une réunion pour les alcooliques anonymes.

On est bien loin d’une réunion de la JLA

Et alors t’as aimé?

Des pressions à la dépression

Après Mister Miracle, je continue donc dans les héros qui vont pas fort. Il faut dire que la dépression est un grand classique du super héros depuis les années 80. Toute cette pression, ça peut user et on a parfois besoin d’un petit remontant pour aller sauver le monde une cinquantième fois des plans diabolique de l’Homme Taupe. Ce n’est pas Tony Stark qui me contredira. En effet, il a lui aussi sa période pochetron avec le célèbre Demon in the Bottle de Micheline, Layton et Romita Jr. Pour les amateurs du MCU, cette saga a été adaptée et massacrée dans Iron Man 2. Mais pour Ruben, il y a un twist révélé à la deuxième page (donc je ne divulgache rien). Il tire ses pouvoirs de l’alcool et de la drogue qui lui confèrent invincibilité et super force. C’est la bonne idée de Cates et Reznicek, partir de ce sentiment d’invincibilité qu’on peut ressentir après quelques godets pour le rendre littéral et voir ce qui se passerait si Superman était bourré.

Première cuite

J’ai découvert Cates et Shaw à l’occasion de God Country. Une oeuvre qu’ils ont réalisé quelques années après Buzzkill. J’avais été assez épaté par l’énergie et la qualité de l’histoire, un mélange d’épique et d’humanité réjouissant. Puis je les avais retrouvé avec plaisir sur Thanos. On y retrouvait toujours cette énergie, cette générosité et ce plaisir de pousser les choses aussi loin que possible, sans concession. Donc quand j’ai découvert l’existence de Buzzkill, je devais forcément y jeter un coup d’oeil. Mais très vite, je me suis dit qu’il y avait un truc qui clochait avec les dessins de Shaw, on retrouvait ce style hachuré, nerveux mais l’ensemble paraissait plus maladroit qu’à l’accoutumée. De même pour le scénario, j’ai trouvé que cette courte histoire (4 épisodes) ne se tenait pas aussi bien que ce à quoi j’étais habitué. Puis après quelques recherches sur les internets, j’ai découvert que Buzzkill avait été réalisé 4 ans avant God Country. Sachant que c’est leur premier travail ensemble, ces petits défauts étaient bien compréhensibles. Même si Donny Cates a écrit le scénario avec Mark Reznicek, j’ai trouvé qu’on sentait bien sa patte et ses préoccupations.

Pas facile de rester sobre.

L’alcool, la cause et la solution à tous nos problèmes

Cette maxime du philosophe Homer Simpson est totalement adaptée à Buzzkill. Car c’est tout le noeud de l’intrigue. Ruben sobre est une cible de choix pour ses ennemis. Drogué, il est invincible mais fait des bêtises. Un héros fort et alcoolique, on peut tourner ça en comédie comme les Drunken Master de Jacky Chan, mais les auteurs ont décidé de ne pas emprunter ce chemin. Ici, on est dans la tête de Ruben et on le voit se débattre pour sortir de son addiction et essayer de réparer ce qu’il a cassé avec ses proches. On le voit suivre les différentes étapes du programme, malgré les coups et la tentation d’abandonner. Le dessin lâché et nerveux de Shaw est totalement adapté à cet homme torturé et lorsque l’intrigue devient plus violente, on sent le poids des coups, les craquements des os. Car Buzzkill ne donne pas dans le superheroisme PIF! PAF! POUM! Les personnages jouent et parfois perdent leur vie et c’est souvent assez sanglant.

Pas un grand cru, mais pas de la piquette non plus

Buzzkill n’est clairement pas un indispensable dans votre bibliothèque. L’histoire est intéressante, mais il lui manque un peu plus de maîtrise et une fin moins chaotique pour l’être. Par contre, lorsqu’on est amateur du travail de Cates et Shaw, c’est plutôt intéressant de découvrir une oeuvre plus ancienne et de voir comment ils ont évolué. En bref, empruntez la à un pote si vous n’avez pas trop de sous, vous passerez un bon moment. Ca sort en août 2019 chez Delcourt.

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