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Barracuda

  • Durée de publication: 2010 à 2016
  • Éditeur : Dargaud
  • Tomes: 6
  • Nombre de pages: 56
  • Scénariste: Jean Dufaux
  • Dessinateur: Jérémy

De quoi ça parle?

En plein âge d’or de la piraterie, le Barracuda et son équipage sont partis en quête d’un mystérieux diamant aussi précieux que maudit. Pendant ce temps, 3 jeunes sont restés à quai sur une île des Caraïbes où ils vont tenter de survivre dans cet univers amoral et violent.

On est pas là pour faire dans la dentelle

Et alors, t’as aimé?

Quand Dufaux passe de Rome au Rhum

Avec Barracuda, Jean Dufaux laisse les toges et intrigues romaines de Murena pour s’aventurer dans les Caraïbes. On sent bien que le but n’est pas de faire une reconstitution minutieuse et sourcée de l’ère des pirates. Non, il semble plus intéressé par le folklore et l’imaginaire qu’a générés cette brève période d’anarchie. Mais la bonne idée de Dufaux, ce n’est pas de nous lancer dans une énième chasse au trésor. Ici, on va suivre le parcours de 3 jeunes qui sont restés au bord du rivage pendant que les autres se lançaient à la poursuite du diamant vert rouge. Et c’est donc des problématiques totalement différentes qui vont être explorées.

Seuls sur le sable, les yeux vers l’eau

Car l’objectif principal de nos jeunes héros sera de survivre, pas d’aller faire les marioles dans les cordages d’un voilier. Vendus comme esclave ou abandonné par leur équipage, ils vont se retrouver isolés sur une île qui a, depuis bien longtemps, oublié le Christ et sa morale. Et c’est toute une série de trahison et de retournements de situation que vont devoir affronter les protagonistes. Chaque tome est donc bourré jusqu’à la dernière case d’énergie et d’action, ce qui ne laisse pas le temps au lecteur de s’ennuyer. C’est sanglant, un peu sexy et pas toujours très fin. Mais peu importe, Dufaux et Jérémy veulent nous divertir et c’est réussi. On sent bien qu’il ne faut pas prendre tout ça bien au sérieux car la narration a toujours un peu de second degré. Les personnages sont hauts en couleur à défaut d’être subtils et c’est un des regrets que je pourrais avoir. Les héros ont des trajectoires complexes et originales et je regrette que l’avalanche d’action n’ait pas permis de s’intéresser un peu plus à leur psychologie. Par bien des aspects, la vie sur l’île m’a rappelé la série Black Sails que je vous conseille très fortement.

Sir Emilia, le pendant masculin de Lady Oscar en plein combat vengeur.

La misère est plus belle en couleurs

Au dessin, on retrouve Jérémy. Je trouvais que son style rappelait énormément celui du regretté Delaby (Murena). Et voilà qu’en préface du tome 6, j’apprends qu’il fut son disciple. Si l’élève n’a pas encore dépassé le maître, on peut voir une très belle progression entre le premier et dernier tome de Barracuda. Le dessin réaliste est un exercice difficile et cruel car le moindre relâchement ne pardonne pas. Et dans le premier tome, toutes les planches n’étaient pas égales comme l’impression qu’il s’était plus donné sur certaines que d’autres. Avec le tome 6, on en prend plein les yeux, tout le temps. Son dessin bien que très léché et détaillé n’en est pas moins plein de vie et d’énergie. Sa mise en couleur est, elle, irréprochable tout au long des 6 tomes. Il travaille maintenant sur une série avec Jodo, les chevaliers d’Heliopolis et je serai curieux de voir quel est son niveau.

Barracuda, c’est clos, clos?

En 6 tomes, Dufaux et Jérémy nous ont offert une bonne histoire de pirates riche en combat et émotions. Et malgré le succès de la série, ils ont su l’arrêter à temps sans vouloir l’étirer plus que de raisons comme tant d’autres séries dont l’intérêt finit par se diluer au fil des tomes. Les 6 tomes forment un tout cohérent et prenant jusqu’au bout. Mais on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise, les éditeurs ayant souvent plus d’appétit qu’un barracuda.

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