Creed
- Année de sortie : 2015
- Durée : 133 min
- Réalisateur: Ryan Coogler
- Acteurs principaux: Michael B. Jordan, Sylvester Stallone
- Pays d’origine: USA
De quoi ça parle?
Adonis, le fils illégitime d’Apollo Creed veut devenir boxeur comme son papounet et va demander de l’aide à son bon vieux Rocky Balboa.
Et alors, t’as aimé
Un film qui a du punch, coco
La saga des Rocky tient une place à part dans l’histoire du cinéma tant elle est liée à son créateur Sylvester Stallone. Elle a ainsi suivi les évolutions de la carrière de l’acteur et on pensait que Rocky Balboa, le dernier opus, était son magnifique chant du cygne. En effet, malgré un pitch complètement pété pour justifier que l’Etalon Italien renfile les gants, on y découvrait surtout un homme usé qui faisait le bilan de sa vie et des disparus. Mais à Hollywood, on ne laisse jamais un bon filon se tarir et voilà qu’en 2015, on annonce la sortie de Creed avec Michael B. Jordan dans le premier rôle. Le film a joui de plutôt bonnes critiques à l’époque, mais j’attendais la bonne opportunité pour le voir. Le coffret Blu-ray Creed 1 et 2 à moins de 10€ fut celle-ci.
Stallone n’a pas réalisé tous les Rocky, mais il en a écrit tous les scénarios. Comme je le disais en introduction, les deux sont inextricablement liés. Or avec Creed, il laisse la main à Ryan Coogler tant pour la réalisation que l’écriture du scénario. Et je pense que ce fut un choix gagnant. Car si le vieux boxeur tient une bonne place dans le film, celui-ci traite du parcours d’un jeune noir des années 2010. Et même si tout le monde peut écrire sur tout le monde, je ne pense pas que Stallone aurait pu faire du bon boulot. Coogler livre ainsi un film très dans son époque avec un personnage fort et charismatique très bien interprété par Jordan qui arrive à exprimer à la fois sa rage, sa force mais surtout sa fragilité. Le jeune Adonis peut paraître parfois orgueilleux, ingrat, mais c’est la vie qui l’a aussi durement marqué et quand il révèle sa vraie motivation dans le combat final dans un cri déchirant, il est difficile de ne pas avoir la larme à l’oeil. Et en parlant de larmes à l’oeil, il faut quand même dire deux mots de Balboa. Coogler a su trouver la voix du personnage (Stalonne l’y a peut-être aidé quand même) et lui offrir une nouvel opu digne de ce nom. On retrouve le personnage à peu près là où on l’avait laissé dans Rocky Balboa en un peu plus vieux et un peu plus seul. Et quand on le voit décharger sa camionette ou échanger avec le fils de Creed, il est difficile d’imaginer que c’est le même gars qui gonfle ses muscles huilés dans Expendables. Quand Stallone enfile son vieux chapeau et sa petite veste en laine, il devient ce vieux boxeur fatigué de Philadelphie. Le duo entre les deux acteurs fonctionne à parfaitement et c’est un plaisir de les voir interagir.
Au niveau de la réalisation, le futur réalisateur de Black Panther livre de très belles séquences. Le premier vrai combat d’Adonis est ainsi tourné en plan séquence pour mieux nous immerger dans celui-ci et se retrouver dans les chaussures du personnage. Ca manque peut-être d’un peu de punch, mais je trouve l’idée bien vue. On a également droit à un plan séquence pour son arrivée sur le ring pour le combat final et c’est ici un choix judicieux, car on sent peu à peu la clameur de la foule monter jusqu’au moment où celle-ci submerge le boxeur qui doit déjà lutter contre un trop plein d’émotions. Le combat final est dans la lignée des Rocky, c’est plus un combat de bûcherons que d’esthètes, mais on ressent bien le poids et la violence des coups. Mais à vrai dire, ce n’est pas tant ce qui se passe durant les rounds qui est intéressant mais ce qui se dit pendant les pauses entre Adonis et Balboa.
Creed est un film totalement respectueux de la saga Rocky, les clins d’oeils sont nombreux sans être génants. Il offre une belle rencontre entre deux générations d’acteurs mais aussi quelques beaux moments d’émotions qui sont amenés simplement. Je regarderai certainement Creed 2, même si j’ai de gros doutes sur son intérêt de rejouer le match de Rocky IV qui n’est pas l’opus le plus fin de la saga.
Super critique
Merci beaucoup!