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Crime et châtiment

  • Année de publication: 1866 pour la version originale (1884 pour la VF et 2015 pour l’audiolivre)
  • Pages: 650
  • Durée du livre audio: 23h 31min
  • Auteur: Fédor Dostoïevski
  • Traducteur : Victor Derély
  • Comédien: Vincent Violette
  • Éditeur: Audible Studios

De quoi ça parle?

Raskolnikov, étudiant russe sans le sou décide de tuer une vieille usurière. Une fois le crime commis, ça va partir un peu en sucette

Et alors, t’as aimé?

Raison et sentiments

En 2020, est-il encore pertinent et intéressant de donner son avis sur un des chefs d’oeuvre incontestable de la littérature? Peut-être pas. En effet, je pense qu’il y a de nombreuses personnes bien plus qualifiées et érudites que moi qui pourront vous fournir une analyse en profondeur et détaillée sur ce qui fait la force et l’excellence de ce roman de Dostoïevski. Mais, je me dis que si j’arrive à vous communiquer le plaisir que j’ai eu à découvrir cette histoire et à vous convaincre de le lire, alors cet article n’aura pas été totalement vain.

Orgueil et préjugés

J’ai abordé ce livre comme un défi littéraire. Les auteurs russes représentaient pour moi tout un pan inconnu et terrifiant de la littérature. Chaque fois que mon entourage en parlait, il listait les difficultés qu’il y avait à aborder ces romans. C’est donc inquiet mais déterminé que j’ai acheté ce roman en audiolivre. Et assez vite mes craintes se sont effacées. Le style de Dostoïevski est extrêmement vivant et on est plongé au coeur des réflexions du héros. L’histoire pourrait se raconter en quelques lignes. D’ailleurs, je me demandais même comment il allait combler les plus de 600 pages avec une intrigue aussi mince. Tout simplement, en s’autorisant de nombreuses digressions. Les différents personnages, à travers leur histoire, nous parlent de la Russie, de la pauvreté, de lutte sociale, de valeurs morales… Ce n’est jamais ennuyant ou rébarbatif (si, si je vous assure) grâce à un style ciselé et des joutes verbales qui donnent rythme et vie aux échanges entre les différents protagonistes. Dostoïevski utilise également beaucoup l’humour et l’ironie que ce soit pour de la comédie pure avec des personnages haut en couleurs mais également lors de scènes plus tragiques qui en deviennent plus tolérables.

Le parcours de Razkolnikov est passionnant à suivre, cet homme qui se croyait surhomme et qui découvre avec stupeur qu’il n’est qu’un parmi tant d’autres. Que son crime n’est finalement qu’un odieux larcin, qu’il n’est qu’un criminel de bas-étage. Cette évolution du personnage au fil du roman est gérée de main de maître. Dans un premier temps, Razkolnikov m’agaçait prodigieusement, je ne comprenais ni son geste, ni sa réaction. Mais au fur et à mesure, Dostoïevski lève le voile sur le personnage, ses motivations et sa culpabilité. Je pense que j’ai rarement vu un personnage aussi riche et complexe. Ses joutes verbales avec le juge Porfiri sont une petite merveille. La tension est permanente, le juge entre dans la tête de Razkolnikov et semble lire en lui comme dans un livre ouvert. Ces scène sont réellement une petite merveille d’écriture et de tortures mentales. Je tiens également à saluer le travail de Vincent Violette, le comédien, qui donne vie à tous ces personnages et au texte de Dostoïevski. Chaque personnage est bien caractérisé et reconnaissable et il apporte un ton enjoué et gourmand qui colle parfaitement au texte.

Voilà, j’arrive au bout de ma plaidoirie pour tenter de vous convaincre de lire Crime et Châtiment. C’est un livre que je prendrai plaisir à relire dans quelques années, car je pense qu’une seule lecture ne suffit pas pour absorber et comprendre tout ce qu’il veut nous dire. Un peu comme une BD d’Astérix, chaque lecture est l’occasion d’une nouvelle découverte.

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