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Dans les vestiaires

  • Date de publication: 2014 (réédition 2020)
  • Éditeur : La Boîte à Bulles
  • Tome : One-Shot
  • Nombre de pages: 127
  • Auteur : Timothé Le Boucher

De quoi ça parle?

Un groupe de garçons se retrouve dans le même vestiaire chaque semaine pour le cours d’EPS.

Et alors, t’as aimé?

Ce qui se passe dans les vestiaires reste dans les vestiaires.

Timothé Le Boucher est un jeune auteur de BD qui a connu un assez gros succès avec Ces jours qui Disparaissent en 2017. Une histoire forte et percutante qui m’avait totalement conquis, me laissant même un peu K.O. J’avais également bien aimé son oeuvre suivante, le Patient, qui bien qu’un ton en dessous avait su captiver mon attention. Et voilà qu’en flânant chez mon libraire préféré, je découvre une nouvelle BD de Le Boucher. Je ne réfléchis pas deux secondes et l’ajoute à ma récolte du jour. Après recherche, il s’avère que c’est une réédition de Les Vestiaires paru en 2014.

Et effectivement, on sent bien que cette histoire est antérieure, le dessin est plus épuré, moins assuré avec un petit côté Bastien Vivès. La progression du dessinateur en quelques années est vraiment impressionante. Au niveau du scénario, on retrouve déjà cette efficacité narrative. En quelques cases, Le Boucher agrippe son lecteur et ne le relâchera qu’à la dernière page. Il a un vrai talent pour donner du rythme à ses histoires. Dans les vestiaires est peut-être moins ambitieux que Ces Jours qui Disparaissent, mais possède néanmoins de grandes qualités. Le huis-clos et les ellipses d’une semaine permettent de mettre en scènes les luttes de pouvoir, les gamineries et les persécutions des élèves tout en apprenant à les découvrir peu à peu. Je trouve qu’il a vraiment su saisir et retranscrir cette dynamique de groupe si particulière qu’est celle d’une classe de lycéens bourrés d’hormones, de virilité toxique et de fierté. Le récit est, comme toujours chez lui, assez dur et sombre. Beaucoup plus réaliste que ses oeuvres suivantes, il m’a vraiment touché. Et il nous livre une nouvelle fois une conclusion aussi bien vue que dérangeante qui fait que le livre continue à vous accompagner même après l’avoir refermé.

Si Dans les Vestiaires n’est peut-être pas une oeuvre aussi marquante que les suivantes, elle mérite quand même largement le coup d’oeil. Et c’est une bonne initiative de la Boîte à Bulles de la ressortir en misant sur la nouvelle notoriété de l’artiste. Sinon, je serai passé à côté!

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