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Écuyère

Couverture de la BD
  • Année de publication: 2023
  • Éditeur : Bliss Editions ( éditeur VO : Quill Tree Books)
  • Tomes : One-Shot
  • Nombre de pages : 336 pages
  • Titre VO : Squire
  • Scénaristes : Nadia Shammas et Sara Alfageeh
  • Dessinatrice : Sara Alfageeh

De quoi ça parle?

Aiza veut devenir Chevalier, rejoindre les rangs de ces héros mythiques. Rêvant de gloire, mais également de devenir une citoyenne à part entière de l’Empire. Aiza va entamer sa formation d’écuyère tout en cachant ses origines Ornu, ethnie méprisée et ennemie de l’Empire.

Et alors t’as aimé?

Petite écuyère en argent

Bliss Editions s’est d’abord créé pour publier les comics de l’éditeur Valiant. Mais, ils ont aussi su se diversifier avec un catalogue de titres indépendants, pas forcément avec des noms ronflants, mais généralement de qualité. Après avoir entendu beaucoup de bien d’Écuyère, j’ai décidé de l’offrir à ma dame et comme de bien entendu, je lui ai emprunté. Je me suis donc allongé sur mon lit et quelques heures plus tard, j’ai tourné la dernière page de ce récit captivant.

Écuyère commence comme un récit d’initiation plutôt classique, l’héroïne Aiza rêve de gloire, d’aventure et veut échapper à sa condition. Bercée de récits héroïques, elle va donc commencer sa formation d’écuyère. Et, on va se prendre au jeu et espérer la voir accomplir ses rêves. Toutefois, dès les premières pages, on s’était rendu compte que tout ne tourne pas rond et qu’il y a quelque chose de pourri dans l’Empire. Et, un doute progressivement s’immisce chez le lecteur et l’héroïne, son rêve lui apportera-t-il le bonheur, est-ce que tuer son prochain, les gens de son propre peuple est une manière d’être heureuse ? Et peu à peu le récit de basculer dans une critique des grands récits nationaux dont l’objectif principal est de recruter de la chaire à canon. Des thèmes qui raisonnent toujours très forts à notre époque où les relents identitaires, la haine de son voisin sont toujours aussi présents, voire prennent de plus en plus de place dans le débat public. Alfageeh est jordano-américaine, Shammas, palestino-américaine. Elles y ont donc mis beaucoup d’elle-même comme elles l’expliquent dans la postface. Mais, elles ont évité le piège de l’œuvre sentencieuse et gèrent de main de maître leur récit en ne le laissant jamais sombrer dans le didactisme. C’est prenant, enlevé et amusant avec ce qu’il faut de rebondissements et scènes d’action. Il est difficile d’arrêter sa lecture (je n’ai pas réussi). Les différents personnages sont un peu des archétypes, mais sont attachants.

La partie graphique est, elle aussi, très agréable. Écuyère ne se passe pas dans notre monde, mais dans un univers fortement inspiré du monde arabe, que ce soit dans les vêtements ou les architectures. Alfageeh a utilisé une palette de couleurs chaudes qui conviennent très bien au récit et permettent de restituer l’ambiance de ce monde. Cela change un peu de la fantasy occidentale. Les personnages sont parfois un peu raide dans certaines scènes de combat mais le découpage efficace fait qu’on oublie facilement ces petites réserves. Écuyère est une excellente lecture d’aventure avec un propos sur le nationalisme et les préjugés qui pourra plaire aux ados comme aux adultes.

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