Hara-Kiri
- Année de sortie : 1962
- Durée : 134 min
- Réalisateur : Masaki Kobayashi
- Acteurs principaux: Tatsuya Nakadai, Shima Iwashita, Tetsuro Tamba
- Titre original: Seppuku
- Pays d’origine: Japon
De quoi ça parle?
Un ronin (samouraï sans maître), las de vivre dans la pauvreté, souhaite mourrir honorablement en se faisant seppuku, il demande ce service au près de l’intendant du château d’un clan réputé pour leur intransigeance avec le code de l’honneur des samouraïs. Mais avant d’en finir, il a une histoire à raconter.
Et alors, t’as aimé?
Un film qui prend aux tripes
Voilà un moment que j’avais le blu-ray de Hara-kiri qui attendait patiemment dans mon étagère. Mais, comme bien souvent, face à un film unanimement considéré comme un chef-d’œuvre et l’un des meilleurs samouraïs de tous les temps, il y a une sorte de crainte irrationnelle à l’affronter. Est-ce que ça ne va pas être ennuyeux ? Trop complexe ? Mais, en cinéphile courageux, j’ai fini par m’installer dans mon canapé et lancer le film. Que j’ai finalement regardé deux fois en moins de 24 heures ! Alors, bien sûr, c’est un peu présomptueux pour moi d’écrire une critique alors que tant a été dit sur le film. Cependant, j’espère vous convaincre à travers celle-ci de vous lancer et découvrir ce film.
Car Hara-Kiri est effectivement un grand film avec une narration implacable qui vous agrippe dès les premières secondes et ne vous relâchera plus pendant deux heures. En ça, ce n’est guère étonnant, puisqu’on retrouve au scénario Shinobu Hashimoto qui a quand même dans son CV : Rashomon, les Sept Samouraïs ou encore Vivre. Le film est construit sur deux flashbacks narrés, l’un par l’intendant et l’autre par le personnage principal. Au fur et à mesure de leurs récits, ils vont altérer le point de vue du spectateur sur les personnages.
Mais, un bon scénario n’est pas grand-chose, si le reste ne suit pas. J’ai fait deux grandes découvertes à l’occasion de mon visionnage. Tout d’abord, le réalisateur Kobayashi qui ne semble pas jouir de la même renommée que son compatriote Kurosawa. Pourtant, dans ce film, il démontre un immense talent. Sa réalisation est sans fioritures, chaque plan apporte quelque chose à la compréhension du récit et du propos. Propos qui traite de la vacuité du sens de l’honneur qui ne sert qu’à asseoir son pouvoir. Propos explicité par les échanges entre le rônin et l’intendant, mais qui sera adroitement appuyé par la séquence finale. La seconde découverte est Nakadai qui interprète le rônin. Sa voix grave, son rire d’outre-tombe et son regard fiévreux captivent et fascinent l’auditoire tant les autres personnages que le spectateur.
À noter pour les âmes sensibles qu’il y a une séquence vraiment choc dans laquelle Kobayashi n’épargne rien au spectateur de l’horreur du Hara-Kiri.