JSA (Joint Security Area)
- Année de sortie : 2000
- Durée : 110min
- Réalisateur : Park Chan-wook
- Acteurs principaux: Lee Byung-hun, Song Kang-ho, Lee Young-ae
- Titre original: Gongdonggyeongbiguyeok JSA
- Pays d’origine: Corée du Sud
De quoi ça parle?
A la frontière entre les deux Corées, deux soldats nord-coréens sont abattus dans leur poste de garde par un soldat du Sud. Deux versions diamétralement opposées sont soutenues par chacun des camps. C’est dans cette situation explosive qu’une jeune officier suisse d’origine coréenne va mener une enquête indépendante.
Et alors, t’as aimé?
Ceci n’est pas un film du DCEU, il n’a pas déçu
Je ne pouvais pas faire l’impasse plus longtemps sur ce film vendu comme la première œuvre majeure de Park Chan-wook sur la jaquette du Blu-ray . Je vous avais parlé de Lady Vengeance, mais depuis le réalisateur d’Old Boy a réalisé, ce qui est pour moi, le meilleur film de 2022, Decision to Leave et a confirmé son statut de petit chouchou dans mon panthéon des réalisateurs.
Troisième film du Coréen, JSA est un film qui, par sa structure, va cueillir son spectateur. Le film démarre comme une enquête policière où les deux camps vont tout faire pour jeter le blâme sur l’adversaire, rendant le travail du personnage de Young-ae impossible. Puis au moment où l’impression de tourner en rond se fait sentir, le film bascule de point de vue et repart plusieurs mois avant les meurtres. Pendant une heure, Park Chan-wook va nous montrer comment on en est arrivé à cette situation. Chaque scène débute avec une date et nous rapproche de la mort des soldats. Cette idée toute simple permet de réaliser un compte à rebours inversé et funeste. Je ne veux pas trop en dire sur cette partie si ce n’est qu’elle m’a beaucoup touché avec de très jolies scènes, souvent drôles. Ce passage parle de ce que c’est que de vivre dans ce pays coupé en deux, d’être élevé dans la haine de l’autre et de la stupidité de cette guerre. Une fois cette longue parenthèse refermée, Park Chan-wook nous ramènera au présent et à la conclusion de l’enquête qui laissera un goût de gâchis aux personnages et aux spectateurs. On finit rarement sur un beau happy-end avec le Coréen.
Au casting, on retrouve Song Kang-ho qui a une filmographie à faire pâlir les plus grands avec des films tels que Parasite ou Memories of Murder. Son interprétation très subtile de ce sergent Nord-Coréen en fait un personnage fascinant et marquant. Les autres acteurs et actrices ont des personnages moins fins à jouer, mais leur donnent corps et participent à donner corps à cette histoire humaine. Park Chan-wook, derrière la caméra, n’est pas encore aussi démonstratif qu’il le deviendra, mais son style unique émerge déjà avec des plans originaux et des images marquantes comme ce trait de lumière provoqué par l’impact d’une balle ou le déclencheur du flashback. Je retiendrai tout particulièrement le plan final qui est le dernier coup de lame planté dans le cœur du spectateur. Car, JSA, même s’il traite de la situation toute particulière des deux Corées, aborde des thèmes universels avec beaucoup de justesse et de cœur.