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La maison des impies

  • Année de publication: 2024
  • Éditeur : Delcourt (Image comics pour la VO)
  • Tomes : One-Shot
  • Nombre de pages : 144 pages
  • Scénariste: Ed Brubaker
  • Dessinateur: Sean Phillips
  • Coloriste: Jacob Phillips
  • Titre original: The house of the unholy

De quoi ça parle?

Une femme impliquée dans un scandale satanique dans sa jeunesse voit son passé ressurgir.

Et alors, t’as aimé?

Maison vendue sans finitions

Je ne vais pas vous refaire un énième laïus sur mon amour du duo Brubaker/Phillips. Alors que leur dernière œuvre n’a pas six mois, les voici déjà de retour chez Delcourt. Dans ma critique de Là où gisait le corps, je reprochais un peu au duo de ne pas véritablement innover, même si j’avais beaucoup aimé ma lecture. Les voir, ici, potentiellement revenir vers du fantastique comme sur Fatale me faisait plutôt plaisir.

Le récit commence assez fort grâce à une introduction plutôt déstabilisante, le lecteur n’ayant pas encore toutes les informations pour comprendre ce qu’il se passe. Ce sera malheureusement la seule fois du récit. Parce qu’une fois celui-ci enclenché, je dois dire que l’intrigue principale est plutôt prévisible, chaque retournement de situation ayant déjà été vu une dizaine de fois dans ce genre de récit. Heureusement, les auteurs ont décidé d’alterner les évènements présents avec ceux du passé qui sont le point fort de la BD. On y voit ainsi notre héroïne au cœur d’une tempête médiatique créée par de fausses accusations qu’elle a tenues enfant. Ce n’est pas tant que les enfants peuvent mentir qui est intéressant mais surtout comment notre mémoire est malléable et sujette aux influences de notre entourage. Cet aspect-là ne constitue qu’une partie de l’œuvre et le reste est plutôt convenu. Et, sans réel développement des personnages, tout semble précipité et écrit en mode automatique. Comme si Brubaker n’avait pas été réellement challengé par son comparse ou son éditeur. La dernière séquence de l’histoire est d’ailleurs assez symptomatique du problème.

Graphiquement, Phillips est toujours solide, mais là encore, c’est classique et sans réelle prise de risque. Connaissant le bonhomme, il aurait pu essayer de donner un look plus sombre, horrifique pour aider le lecteur à s’immerger dans l’histoire. Même les couleurs du fiston m’ont moins séduit qu’habituellement. Même si l’idée de teintes rouges pour distinguer les flashbacks est très bien vue. Brubaker et Phillips ont un rythme de publication que ne renierait pas Stephen King. Pourtant, ils auraient peut-être besoin de prendre un peu plus de temps pour préparer et faire mûrir leur prochain projet. Je peux sembler dur pour une BD finalement divertissante, mais le duo m’a habitué à l’excellence.

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