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Là où gisait le corps

Couverture de la BD


  • Année de publication: 2024
  • Éditeur : Delcourt (Image comics pour la VO)
  • Tomes : One-Shot
  • Nombre de pages : 137 pages
  • Scénariste: Ed Brubaker
  • Dessinateur: Sean Phillips
  • Coloriste: Jacob Phillips
  • Titre original: Where the body was

De quoi ça parle?

En 1984, un cadavre est découvert dans un quartier plus ou moins tranquille d’une petite ville américaine.

Et alors, t’as aimé?

Brubaker et Phillips sont de retour chez Delcourt. Je vous avais parlé d’eux, il y a quelques mois, avec Night Fever qui racontait les déambulations nocturnes d’un Américain en pleine crise de la quarantaine. Ici, le duo semble vouloir retourner à leurs premiers amours avec un polar. Eh bien, pas vraiment comme nous allons le voir !

Case de la BD

En effet, le cadavre du titre n’apparait que très tardivement dans l’histoire que nous proposent les deux auteurs. Et, finalement, le mort gisant sera plus un élément déclencheur que le cœur du récit qui est plutôt l’observation de la vie de ce banal quartier dans les années 80. Ainsi, on découvre les habitants du quartier où se déroule l’histoire sous forme de petits chapitres qui, grâce à une voix-off qui est bien souvent celle d’un personnage interrogé bien des années plus tard. Chaque personnage a son propre parcours, ses préoccupations et ses motivations, et leurs histoires vont s’entrecroiser. Le procédé narratif est très astucieux et Brubaker en joue avec talent. Comme lorsqu’il fait s’interrompre la voix-off d’un personnage par un autre qui n’est pas d’accord avec ce qui est dit. Ou encore, quand la personne interrogée vieillit de plusieurs années entre chaque case. Au final, ce n’est donc pas un polar qu’il nous propose, mais bel et bien des histoires d’amour contrariées. En filigrane, c’est aussi une réflexion sur l’importance des lieux dans nos souvenirs et la mélancolie qu’il nous provoque.

Le petit reproche que je pourrais émettre, c’est que l’on retrouve certains archétypes qu’on aura déjà rencontrés dans les précédentes œuvres du duo et qui pourraient donner une impression de déjà-vu aux amateurs de Brubaker et Phillips. Au niveau du dessin, Phillips est toujours aussi doué et parfaitement dans son élément. J’ai énormément aimé la palette de couleurs utilisée par le coloriste. Moins tape-à-l’œil que Night Fever, elle n’en est pas moins très pop et audacieuse avec des parti-pris forts. Elle participe beaucoup à l’atmosphère chaude et particulière du récit. Peut-être plus accessible que Night Fever, Là où gisait le corps est une très bonne occasion de découvrir le travail de Brubaker et Phillips.

Une réflexion sur “Là où gisait le corps

  • Ariane Binot

    je viens d’aller jeter un coup d’oeil aux couleurs, effectivement très intéressant! merci pur cette critique!

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