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Furiosa : Une saga Mad Max

Affiche du film
  • Année de sortie : 2024
  • Durée : 148 minutes
  • Réalisateur: George Miller
  • Acteurs principaux: Anya Taylor-Joy, Chris Hemsworth
  • Pays d’origine: USA et Australie

De quoi ça parle?

Arrachée à un paradis caché au coeur du Wasteland, Furiosa va devenir la prisionnière du leader Dementus après avoir vu sa mère mourir.

Et alors, t’as aimé?

These boots are made for kickin’ butts

Quand George Miller a débarqué dans les salles en 2015 avec Mad Max Fury Road, il a mis à l’amende tous les réalisateurs de blockbusters des années 2010. Film démesuré et nerveux, les spectateurs ont pu découvrir des scènes jamais vues sur grand écran. Je l’avais d’ailleurs sélectionné dans ma liste des 10 meilleurs films de la décennie passée. Neuf ans plus tard, le réalisateur australien décide de revenir dans l’univers de Mad Max en s’intéressant à la genèse de Furiosa, personnage iconique découvert dans Fury Road. Avant d’aller voir le film en salle, j’avais des sentiments ambivalents. D’un côté, j’avais des doutes sur l’intérêt même de l’existence d’un tel film qui pouvait sembler opportuniste. De l’autre, une certaine confiance en George Miller qui m’a rarement déçu.

Photo de groupe de la bande de Dementus
Avez-vous entendu parler de Jésus notre sauveur?

Les premières minutes m’ont été extrêmement pénibles et j’ai commencé à regretter le prix de mon billet. L’image du film est trop saturée, les incrustations des décors trop visibles. Je n’achète pas ce que j’ai devant les yeux. L’impression de vraiment voir des acteurs déguisés en punks à chien jouer devant un fond vert. La différence avec le réalisme suant et explosif de Fury Road était flagrante. Pourtant, déjà à l’époque, le film était bourré d’effets numériques. Est-ce que le film avait été bâclé ou n’aurait pas reçu le budget nécessaire ? En tout cas, la séance promettait d’être laborieuse. Et,  finalement, je n’ai plus ressenti ça de tout le film. J’en viens à me demander si ce n’était pas un choix délibéré de Miller pour instaurer une atmosphère factice à cette période fondatrice du personnage de Furiosa comme si nous étions dans un conte. Car, nous sommes là face à la création de la légende de Furiosa, légende que nous raconte une voix-off venant régulièrement ponctuer le récit.

Pour ceux qui s’attendrait à un Fury Road bis, il faut de suite en faire son deuil. Chaque Mad Max est complètement différent du précédent et ce préquel ne déroge pas à la règle. Miller construit son récit en suivant les étapes du voyage du héros de Campbell. On va suivre l’évolution de Furiosa de son paradis natal jusqu’à son ascension au sein de la Citadelle d’Immortan Joe, le méchant de Fury Road. Mais, la conclusion de son voyage et son final explosif ne seront racontés que dans Fury Road. Les deux films fonctionnent vraiment comme une seule et unique histoire. À l’instar de Fury Road, on retrouve une écriture millimétrée et réfléchie où tout ce dont on a besoin pour comprendre l’action est le plus souvent montré sans être explicité. Rien ne tombe du ciel miraculeusement pour combler la faiblesse du scénario. Comme notamment ce camion citerne à eau qui précède une troupe de véhicules pour empêcher de révéler la position d’un convoi par un nuage de poussière. Le moindre détail semble ainsi avoir été pensé et réfléchi. Le film se repose aussi beaucoup sur le symbolisme pour transmettre ses idées. Ce n’est pas forcément toujours très subtil, comme Furiosa cueillant une pêche dans l’Éden. Mais, ça fonctionne et permet de soutenir le récit comme la cape d’un blanc immaculé d’un Dementus prophète au milieu des fous qui va se teinter de rouge puis de noir au fil de son évolution. Toute cette multitude de détails, de symboles enrichissent un film qui mérite d’être vu plusieurs fois pour tenter de saisir tout ce que Miller a voulu communiquer.

Born to be wild, mais wild de chez wild

Mais, rassurez-vous, même lors du premier visionnage, Furiosa est jouissif et se suffit à lui-même. C’est avant tout un récit de vengeance dans lequel Furiosa va tenter de régler ses comptes avec Dementus, le personnage le plus intéressant du film. Interprété par Chris « Thor » Hemsworth, Dementus est un vilain fascinant. Je ne voudrais pas trop en révéler sur son développement pour le moins original, mais il offre un miroir déformant à Furiosa fascinant et permet à l’acteur australien de montrer son talent d’acteur. Il arrive vraiment à retranscrire le côté chaotique et exubérant du personnage. La conclusion de leur affrontement est d’ailleurs un des temps forts du film et assez osée. Je suis plus circonspect sur Anya Taylor-Joy, une actrice que j’aime beaucoup. Elle joue très bien, mais je trouve qu’elle n’a pas la même présence physique que Charlize Theron qui jouait Furiosa et arrivait à me vendre sans problème ce personnage badass. Plus bavard que Fury Road, le film n’oublie pas de nous offrir de nombreuses scènes d’actions motorisées spectaculaires et montre qu’à presque 80 ans, Miller reste le patron. Certainement, histoire de ne pas répéter la catastrophe écologique que fut le tournage de Fury Road, les CGI sont beaucoup plus présents, mais le mélange effets en dur et numériques fonctionne très bien à quelques exceptions près que le montage furieux et les idées de mise en scènes folles ont totalement fait passer au second plan. Bref, foncez en salle et aller voir cette nouvelle proposition sans concession de Miller, le film est en train de se planter au box-office et c’est vraiment dommage.

Une réflexion sur “Furiosa : Une saga Mad Max

  • Ariane Binot

    Je trouvais aussi que le perso de Chris Hemsworth était très bien joué et écrit, alors que j’avais des doutes! et c’est vrai que ça m’impressione toujours quand un réalisateur de 80 ans montre une telle vitalité!

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