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Là où chantent les écrevisses

  • Année de publication: 2019 pour la version originale (2021 pour l’audiolivre)
  • Pages: 480
  • Durée du livre audio: 11h17min
  • Autrice: Delia Owens
  • Titre original: Where the Crawdads Sing
  • Traducteur : Marc Amfreville
  • Comédien: Marie du Bled
  • Éditeur: Seuil/Audiolib

De quoi ça parle?

Abandonnée de tous, Kya, une petite fille de 10 ans doit apprendre à vivre seule dans les marais de Caroline du Nord. 15 ans plus tard, en 1969, l’ancien quaterback vedette du bled est retrouvé mort dans des circonstances suspectes. Les soupçons vont rapidement se tourner vers cette étrange “Fille des Marais”.

Et alors, t’as aimé?

Si le bonheur est dans le marais, le malheur aussi

Début octobre, un nouveau jeton est crédité sur mon compte Audible. Scrollant de nombreuses minutes les diverses sélections de livres, mon attention finit par se poser sur ce titre mystérieux “Là où chantent les écrevisses”. Je ne connais pas l’auteur, mais le livre semble rencontrer un certain succès et reçoit des avis plus que favorables. Et on me vend un page-turner avec une “enquête à suspense digne d’Agatha Christie” (ce qu’il n’est absolument pas). Après mon douloureux échec dans l’écoute d’un roman de Zola, je me dis qu’un bouquin simple et efficace fera parfaitement mon affaire.

J’ai abordé ce bouquin avec une certaine idée de ce que j’allais lire et le roman de Delia Owens n’a cessé de déjoueur mes attentes. En effet, le roman alterne les chapitres sur l’enfance de Kya et ceux consacrés sur l’enquête autour d’un potentiel meurtre. Si la partie enquête est plutôt sans intérêt pendant une grande partie du roman, ceux consacrés à l’héroïne sont fascinants et passionnants. Découvrir cette fille peu à peu abandonnée par toute sa famille fuyant un père violent et alcoolique est très touchant. On va la découvrir trouver son réconfort dans l’observation d’une nature belle et sauvage, transférer son manque d’amour vers les oiseaux. Et peu à peu, au fil des désillusions, on verra la petite fille devenir une femme solitaire et méfiante, incapable de s’attacher vraiment, toujours effrayée d’être de nouveau abandonnée. Dit comme ça, le roman peut paraître déprimant mais c’est loin d’être le cas. Car Kya est un personnage fort et complexe qui ne s’apitoie pas sur elle-même et possède une rage de vivre communicative. L’autrice offre même à son héroïne une évolution inattendue pour une enfant livrée à elle-même qui donne encore plus d’épaisseur et de richesse à ce personnage vraiment marquant. La vie de Kya sera également parsemée de rencontres plus ou moins heureuses qui confèreront de l’épaisseur au récit tout en décrivant par la bande l’Amérique des années 50/60, que ce soit la place de la femme ou des Noirs dans la société. L’amour de Kya pour la faune et la flore de Caroline du Nord est communicatif et donne vraiment envie de réserver son billet pour aller explorer les marais et chenaux arpentés par la “Fille des Marais”. Malgré sa solitude, Kya n’est pas inintéressée par les choses de l’amour et le récit adopte parfois le ton de la romance sans que cela soit guimauve ou ennuyeux, bien au contraire.

Et alors que je me serai bien contenté de continuer à suivre les aventures de Kya sur son bateau, l’enquête finit par arriver à son terme et les deux intrigues se rejoignent pour transformer ce roman naturaliste en roman judiciaire. Sans surprise, Kya se trouve accusée et on va assister à l’ensemble du procès où accusation et défense vont s’affronter dans des passes d’armes captivantes et terriblement stressantes pour le lecteur qui tremble pour son héroïne. Enfin un mot sur la prestation très convaincante de Marie du Bled qui a donné vie à cette héroïne avec beaucoup de talent.

Là où chantent les écrevisses est le premier roman de Delia Owens et c’est un coup de maître. Un personnage fort, marquant et original, un amour de la nature qui transpire à chaque page et des changements ton qui maintiennent le lecteur en haleine et le surprennent. Je vous le conseille très vivement, c’est un livre pour lequel j’ai eu beaucoup de mal interrompre ma lecture.

2 réflexions sur “Là où chantent les écrevisses

  • Ariane

    Oh ça donne vraiment envie, merci pour la super critique

    Répondre
    • Monsieur G

      Objectif accompli alors!
      Merci 🙂

      Répondre

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