Lady Vengeance
- Année de sortie : 2005
- Durée : 115 min
- Réalisateur: Park Chan-wook
- Acteurs principaux: Lee Young-ae et Choi Min-sik
- Pays d’origine: Corée du Sud
De quoi ça parle
Lee Geum-ja vient de passer 13 ans en prison après s’être accusée du kidnapping et du meurtre d’un enfant de 5 ans. Et pourtant lorsqu’elle retrouve la liberté, seul l’esprit de vengeance l’habite.
Et alors, t’as aimé
La vengeance est un plat qui se mange bien relevé
Park Chan-wook est un réalisateur coréen dont j’apprécie beaucoup le travail. Surtout connu pour son film Old Boy qui remporta le grand prix à Cannes en 2003, je trouve que c’est un réalisateur qui n’hésite pas à aller dans l’exubérance tout en ayant une réalisation précise et délicate. L’occasion pour moi de vous conseiller le visionnage de Mademoiselle son dernier film en date qui illiustre bien ce dont l’auteur est capable. Mais revenons à nos moutons, puisqu’aujourd’hui je vous parle de Lady Vengeance, le troisième volet de son officieuse trilogie de la vengeance (un peu le même délire que la trilogie du dollar de Leone).
Lady Vengeance est un objet filmique pour le moins singulier car il ne cessera de brouiller les cartes quand au genre auquel il doit être rattaché. Le film est à la fois un film sur la repenance et les remords, mais il versera aussi très régulièrement dans la comédie noire avec un humour cynique redoutablement efficace. En effet, alors qu’on suit le déroulement du plan d’une Lee Geum-Ja sombre et déterminée, on fait de fréquents aller-retours vers sa vie en prison qui offre des scènes surréalistes, à la fois dures et burlesques. Ce qui pourra surprendre le spectateur venu voir un thriller noir et violent. Et finalement quand la vengeance finira par se réaliser, Park Chan-wook l’arbodera sous un angle que je ne préfère pas dévoiler mais qui ne donnera pas lieu à un déluge de violence cathartique. Et enfin, il aura même fini par m’arracher quelques larmes inattendues dans une scène aussi silencieuse que déchirante. Lady Vengeance est un véritable grand-huit émotionnel mené de main de maître.
En termes de réalisation, le Coréen ne recule devant aucun moyen, il exploite tous angles de caméra, joue avec les couleurs, la luminosité, se permet des fantaises visuelles. C’est une véritable démonstration de ce qu’il est possible de faire au cinéma. Cela pourrait être jugé comme un peu démonstratif par certains, mais chez moi ça a fonctionné à merveille et a grandement participé à me faire apprécier le film. Je voudrais également relever la performance de Lee Young-ae qui incarne à merveille ce personnage à double face qu’est Geum-ja. Un personnage complexe qui questionnera le spectateur sur ce qu’il est près à accepter, pardonner de cette femme certes fautive mais tellement humaine.
Lady Vengeance est donc un énorme coup de coeur que je ne saurai trop vous conseiller. Pour celles et ceux qui redouteraient un peu trop de sang et de violence, le film s’avère finalement assez économe en hémoglobine, préférant souvent un hors-champ suggestif à une représentation trop graphique.