Le garçon et le héron

• Année de sortie : 2023
• Durée : 125 min
• Réalisateur : Hayao Miyazaki
• Acteurs principaux: Soma Santoki, Masaki Suda
• Titre original: Kimi-tachi wa dō ikiru ka (Et vous, comment vivrez vous?)
• Pays d’origine: Japon

De quoi ça parle?

Le jeune Mahito a perdu sa mère dans un incendie pendant la guerre. Lui et son père vont s’installer à la campagne chez sa nouvelle épouse enceinte.

Et alors, t’as aimé ?

Héron, héros, papy reste le patron

Dix ans après son dernier film, le vent se lève, Miyazaki, le papa de Totoro, Kiki ou encore Mononoke sort de sa retraite pour nous proposer le garçon et le héron. Alors forcément, si l’on est un amateur de cinéma ou d’animation, on ne peut qu’être impatient de découvrir la douzième œuvre du Japonais. Pourtant, j’ai dû attendre l’ultime séance pour me rendre en salle et découvrir la proposition du réalisateur. Le film était sorti au Japon sans bande-annonce pour ne pas influencer les spectateurs et c’est donc vierge de toute information que j’ai découvert le garçon et le héron. 

C’est un film dont la critique est complexe, car s’il est un pur Miyazaki, il a aussi sa singularité dans la filmographie du réalisateur. C’est un film sensoriel et plein d’émotions qui échappe à la rationalité d’une intrigue classique. Car même si les thématiques autour de l’acceptation du deuil et le périple du héros qui le changera ne sont pas nouvelles, elles sont traitées de façon métaphorique et surréaliste à la manière d’une Alice tombée dans le trou du lapin. Après une mise en place plutôt classique, le film bascule brusquement dans le fantastique et échappe à toute logique apparente. Cela pourra peut-être gêner certains spectateurs, mais j’ai trouvé la proposition magnifique. Si le film rappelle beaucoup d’éléments de la filmographie du réalisateur, ce n’est pas non plus un medley d’un réalisateur tournant en rond. Et, il est même d’une modernité assez incroyable avec des scènes puissantes comme l’incendie du début ou encore la séquence des bandelettes qui est une merveille d’animation. Ce ne sont que deux scènes parmi tant d’autres dans un film où la vie est riche et mouvante ou rien n’est ce qu’il semble et tout peut se transformer. Loin d’être un film crépusculaire d’un vieux réalisateur, le garçon et le héron est un film puissant, moderne et universel qui, après une débauche de formes et de couleurs, se clôt sur une scène d’un naturel et d’une justesse qui prouve que Miyazaki maîtrise son art à la perfection.