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Stray Bullets T.1

  • Année de publication: 2019 (1995-2014 pour la première série)
  • Éditeur : Delcourt
  • Tomes : En cours en VF ( 41 issues en VO)
  • Nombre de pages: 480
  • Scénariste: David Lapham
  • Dessinateur: David Lapham
  • Coloriste: Noir et Blanc

De quoi ça parle?

Récits sombres et violents sur des gangsters, des gens normaux et des petites filles traumatisées.

Et alors, t’as aimé?

Stray Bullets est un comics indé créé et publié par Lapham dans les années 90 puis brutalement mis en pause à une issue de sa conclusion en 2005. En 2014, l’auteur signe un deal avec Image comics et conclue sa série tout en lançant deux séries spin-off. En France, on avait eu droit à deux tomes chez feu Dark Horse France et voilà que Delcourt se pointe en 2019 avec cet énorme premier pavé. Et là, vous vous dites: « merci Monsieur G pour ce petit historique éditorial mais ça nous dit toujours pas si t’as aimé ». Ce à quoi je vous répondrai: « Tout à fait, mais je fais ce que je veux. »

Ambiance festive

Et pour ne pas faire durer le suspens plus longtemps, j’ai adoré ce que nous a offert Lapham. Dès la première histoire qui se passe en 1997, on est dans le bain, cadavres dans le coffre, hommes de main déséquilibrés et tuerie de masse, on est pas là pour faire du Norman Rockwell. Deuxième histoire, 1977, Star Wars vient de sortir et l’on suit l’histoire de Virginia une jeune fille, tête de turc de son école et traumatisée après avoir assisté à un meurtre sordide. Là, encore le récit est brutal et se finit sur une note tragique. Lapham semble vouloir nous mettre la tête sous l’eau avec ces récits anthologiques indépendants et jusqu’au-boutiste. Indépendants? Pas vraiment, car on retrouve des noms, des personnages communs dans ces premières histoires. Ne serait-on pas en train d’assister plutôt à un immense flashback qui va nous emmener jusqu’à cette nuit de 1997? Et bien si! Lapham tisse patiemment sa toile avec ses récits autoconclusifs qui vont inéluctablement finir par se rejoindre, révélant peu à peu des infos, des indices pour que son lecteur ne soit jamais vraiment perdu, mais jamais trop confiant. C’est vraiment réalisé de main de maître.

Comme vous avez du le comprendre, Stray Bullets est un récit sombre et violent. Lapham aime abuser des clichés du genre pour mieux les dynamiter et surprendre son lecteur (en tout cas, moi il m’a surpris à plus d’une reprise). Il instille également une certaine dose d’humour grinçant qui permet de rendre l’ensemble un peu plus léger et de mettre un peu de distance. Voir des histoires complètement délirantes comme celles d’Amy Bolide avec destruction de planète et clowns tueurs. Et brutalement en abordant le troisième arc, Lapham abandonne un peu cet univers Noir pour nous emmerner dans une ville paumée dans le désert avec une histoire à suivre complètement décalée et surréaliste mais qui reste dans une veine brutale et tragique.

Et pour conclure, il me faut parler du dessin de Lapham qui colle parfaitement au récit avec ce noir et blanc sans concession. Il sait utiliser les ombres, la lumière pour véhiculer l’atmosphère qui convient à chaque scène. Les personnages sont expressifs, on sentirait presque l’odeur de trouille lorsqu’ils font face au canon d’un flingue. Et que dire de ce découpage? Ici pas de grands effets à base de splash page ou découpage tapageur. Lapham utilise la plupart du temps le bon vieux gaufrier de 4×2 avec un tel brio que les scènes d’action débordent d’énergie et de rythme. Non vraiment, c’est du très bel ouvrage. Et dire qu’on a encore eu le droit qu’au tiers de l’histoire complète. Il me tarde vraiment de voir comment tout cela va évoluer car nous ne sommes encore qu’en 1983 lorsque l’on referme ce copieux premier volume.

Leçon de découpage

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