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Ted drôle de coco

  • Année de publication: 2018
  • Éditeur : Atrabile
  • Tome : one-shot
  • Nombre de pages : 128 pages
  • Scénariste: Emilie Gleason
  • Dessinateur : Emilie Gleason
  • Coloriste: Emilie Gleason

De quoi ça parle?

Ted se lève le matin, fait le même rituel, s’assoit à la même place dans le bus pour se se rendre à son travail à la bibliothèque. Le midi, il mange toujours le même menu dans le même fast-food. La vie de Ted est monotone et répétitive et cela convient parfaitement à Ted. Mais voilà qu’un jour, la ligne 4 est fermée pour travaux.

Et alors, t’as aimé?

Coco stupéfiant

Si on ne me l’avait pas offert, je ne pense pas que j’aurai pris la peine de lire Ted, drôle de coco. Déjà car je n’en avais jamais entendu parler et le dessin m’aurait dans un premier temps rebuté. Mais voilà, je l’ai trouvé au pied du sapin, le matin de Noël. Et histoire de ne pas vexer le gros barbu et ne rien trouver dans mes souliers l’année prochaine, je me suis attelé à la lecture de cette étrange BD qui a quand même reçu le prix de la Révélation 2019 à Angoulême.

Et il ne m’a pas fallu plus de 3 pages pour me laisser prendre par l’histoire proposée par Emilie Gleason. Le dessin qui pourrait paraître simpliste et enfantin montre immédiatement toute son efficacité. Il impose du rythme, de la nervosité et retranscrit l’état mental de son héros perturbé. Tout est toujours très lisible et clair, centré sur l’action et les émotions.

Ted est très attaché à son siège

Et d’émotions, cette histoire en déborde. Avant de comprendre que Ted a peut-être des problèmes mentaux, on se demande un peu qui est ce personnage brusque et autoritaire, tout en rigolant de ces lubies. Puis peu à peu, on se rend compte qu’il souffre vraisemblablement d’autisme. Mais le ton reste drôle et léger. Quand soudain, le drame frappe. Mais Gleason ne verse pas dans la tragédie facile et continue à garder son approche humoristique. Et ce sera le cas tout au long de cette histoire alors que la situation de Ted ne cessera d’empirer et de virer au cauchemar. Il y aura toujours ce ton drôle et mordant. Gleason réalise une vraie comédie dramatique qui m’a laissé un peu sonné à la fin de ma lecture. Ce traitement est d’autant plus fort que l’histoire a été inspirée par le vécu du frère de l’autrice comme elle l’explique dans la postface.

Ted, drôle de coco est une oeuvre assez rare et admirable qu’on devrait mettre entre toutes les mains. On a souvent une vision caricaturale de l’autisme qui verse dans les extrêmes. Le génie des maths à la Rain Man ou le gamin complètement coupé du monde. Mais il y a tout un spectre et cette BD permet d’en représenter une partie rarement mise à l’honneur.

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