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Un ver dans le fruit

  • Année de publication: 1997
  • Éditeur : Vents d’Ouest
  • Tomes : One Shot
  • Nombre de pages : 150 pages
  • Auteur : Pascal Rabaté

De quoi ça parle ?

1962, un jeune curé débarque dans un petit village viticole alors qu’un des riches vignerons du coin vient de trouver la mort dans des circonstances mystérieuses.

Et, alors, t’as aimé ?

Les tanins et les aboutissants

Je connaissais Pascal Rabaté de nom, cependant je n’avais jusqu’ici jamais eu l’occasion de lire une œuvre de cet auteur. Mais, une fois de plus, grâce à ma bibliothèque locale qui a décidément une chouette sélection, j’ai pu tenter l’expérience avec Un ver dans le fruit. Le regard menaçant sur la couverture laissait entrevoir un polar sombre et inquiétant auquel serait donc mêlé un curé. J’avais déjà plein d’idées préconçues sur le contenu au moment d’attaquer l’histoire. Elles se sont globalement toutes révélées fausses !

Au final, le détective sur la couverture ne fera finalement que de la figuration, apparaissant par-ci par-là, pour tenter de découvrir la vérité sur cette mort qui ne cessera de lui échapper. Plutôt que l’enquête, Rabaté préfère se concentrer sur ce jeune curé qui va quitter le giron de sa mère envahissante pour un petit village de campagne. Armé de son vélo, il partira à la rencontre de ses paroissiens et finira bon gré, mal gré par comprendre ce qui s’est vraiment passé lors de cette nuit tragique sans vraiment l’avoir cherché. Les pérégrinations du curé permettent de dresser un portrait à la fois très drôle de la France rurale des années 60 sans oublier de mettre en lumière des aspects plus sombres de ces sacrés Français. Comme dans cette scène très où le maire croule sous les lettres de délation anonymes, mais arrive sans problème à identifier les auteurs. Le curé, jeune et naïf, est à mon corps défendant un personnage assez attachant par toutes les petites catastrophes qui lui tombent sous le nez et participent à rendre la BD très divertissante.

Concernant le dessin, les planches en noir et blanc de Rabaté sont sublimes. Les personnages semi-réalistes avec leurs expressions un peu exagérées sont très vivants. Et, il a magnifiquement réussi à retranscrire l’ambiance et les décors de ces vieux villages français. J’avais parfois l’impression d’avoir déjà arpenté ces rues. Un ver dans le fruit n’est pas tant un polar qu’un instantané de la France d’autrefois qui se dévore d’une seule traite. Je retenterai du Rabaté avec plaisir.

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