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Vague de froid

  • Année de publication: 2023
  • Éditeur : Le Lombard
  • Tomes : One Shot
  • Nombre de pages : 2 36pages
  • Artiste: Jean Cremers

De quoi ça parle?

Deux frères semblant un peu en froid partent faire un road trip en Norvège.

Et alors, t’as aimé ?

Fjord et sauce andalouse

Une fois de plus, j’ai découvert cette BD dans les rayonnages de ma bibliothèque municipale qui recèle décidément plein de surprises. Attiré par la couverture et l’opportunité de retrouver la Norvège, je n’avais pas réellement d’attentes particulières autres que de découvrir un jeune artiste dont il s’agit de la première œuvre. À noter que cette BD a gagné le prix Victor Rossel, sorte de Goncourt belge pour la BD. J’ignorais totalement l’existence de ce prix jusqu’à ce que je le découvre sur un bandeau jaune entourant la couverture de Vague de froid en librairie.

Jean Cremers pose rapidement l’ambiance du récit dès les premières pages. Alors que les deux frères attendent pour embarquer à bord d’un ferry, il y a tout un échange de dialogues qui permet de rapidement caractériser les personnages et leur relation. On a d’un côté le jeune frère un peu foufou et artiste, et de l’autre le grand taiseux, force de la nature. On sent que l’ambiance n’est pas au beau fixe entre les deux et qu’il y a beaucoup de non-dits. Par la suite, par leur isolement dans les grandes étendues norvégiennes, la relation évoluera le plus souvent par de grosses disputes, jusqu’à la révélation inévitable des raisons du mal-être du grand frère. C’est peut-être d’ailleurs le point faible de l’œuvre dont le déroulement général, plutôt cousu de fil blanc, traîne un peu en longueur.

Mais tout ça ne m’a pas réellement ennuyé, et j’ai finalement dévoré Vague de froid. Une autre particularité du récit est de laisser la part belle à la mythologie nordique. Le grand frère a entrepris ce voyage en partie pour des raisons religieuses. Il considère ce voyage comme une occasion de se connecter avec les dieux du panthéon norvégien qui pourront le sortir de son malheur. Cet aspect va nimber l’histoire d’une ambiance parfois mystique au gré de curieuses rencontres ou lorsque Thor va donner de la voix. L’auteur laisse d’ailleurs le lecteur décider s’il souhaite suivre le frère dans son trip religieux ou s’il ne s’agit que de simples coïncidences.

Concernant le dessin, c’est un trait simple et efficace, mais qui peut s’avérer spectaculaire lorsque cela sert le récit. En effet, la météo et les éléments vont accompagner le crescendo des relations de plus en plus tempétueuses entre les deux frères. Cet aspect-là est vraiment bien maîtrisé et on peine à croire qu’il s’agit là d’une première œuvre. Cremers a su retranscrire l’ambiance d’une Norvège grise, pluvieuse, mais néanmoins spectaculaire, sauvage et surtout désertique.

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