Ce qui vient la nuit

• Année de publication: 2019
• Pages: 150
• Auteurs: Julien Bétan et Mathieu Rivero
• Illustrateur: Melchior Ascaride
• Editeur: Les moutons électriques

De quoi ça parle?

Aprè avoir défendu le Christ au cours des croisades, Jildas rentre en ses terres bretonnes pour les découvrir livrées aux pratiques païennes et à ce qui semble être des loup-garous.

Et alors, t’as aimé?

Roman graphique

En bande-dessinée, il existe ce qu’on appelle le roman graphique. Ce terme est utilisé pour décrire des récits plutôt long et sérieux. Ce terme permet d’éviter d’être dans la même catégorie que ces histoires en 48 pages avec des bonhommes à gros nez qui abrutissent notre jeunesse. Mais pourquoi je vous parle de BD, alors que Ce qui vient la nuit est un roman? Car ce roman est un vrai roman graphique. En effet, l’artiste Melchior Ascaride illustre magnifiquement le texte de Bétan et Rivero. Et quand je dis illustrer ce n’est pas faire honneur à ce qu’on fait les 3 lascars. Car le dessin et le texte sont étroitement entremêlés. Le texte disparaissant même parfois pour laisser les images parlaient d’elle-même. Il s’agit donc sur la forme d’une oeuvre originale où le texte et le dessin fusionne pour former un tout.

Conte moderne

Mais tout cela serait vain si l’histoire n’avait aucun intérêt. Et de ce côté là rien à redire. Les deux auteurs se sont inspirés d’un vieux récit médiéval. Mais ils y ont insufflé des thématiques beaucoup plus en phase avec notre époque. Ainsi Jildas et son retour des croisades rappellera beaucoup le témoignage des vétérans souffrant de stress post-traumatique. Et que dire de cette femme qui a goutté à l’indépendance pendant l’absence de son mari et qui vit plutôt mal son retour et cette soumission qui est attendue d’elle. Je ne connais pas l’histoire d’origine, mais je pense que ces préoccupations féministes ne devaient pas être très présentes. Tout ceci est amené l’air de ne pas y toucher, sans être didactique ou laborieux. Tout se coule naturellement dans le récit. Mais ne croyez pas que l’histoire est sérieuse et sombre. Les auteurs on su ménager leur effets et offrir quelques passages comiques pour alléger l’ensemble. On a ainsi une histoire prenante et vivante. Le style de Bétan et Rivero procure une atmosphère de mythe et de magie. Atmosphère renforcée par les dessins d’Ascaride. Une très agréable découverte. Et une nouvelle bonne pioche des moutons électriques en 2019 après 3 coracles cinglaient vers le couchant.