Mid 90s

• Année de sortie: 2019
• Durée: 85 min
• Réalisateur: Jonah Hill
• Acteurs principaux: Sunny Suljic, Na’kel Smith, Oman Prenatt, Gio Galicia, Ryder McLaughlin
• Pays d’origine: USA

De quoi ça parle?

Milieu des années 90 (en même temps, c’est le titre du film), Stevie, jeune ado va se découvrir une passion pour le skate et surtout le besoin de faire partie de cette bande de jeunes qui semblent s’éclater avec leurs planches.

Et alors, t’as aimé?

Doudou nostalgique?

Pendant les 5, 10 premières minutes, j’ai eu un peu peur d’être devant un énième film qui flatte la fibre nostalgique du spectateur ado dans les années 90. Le jeune Stevie, vêtu de son t-shirt Street Fighter II, déambule dans la chambre de son frère et passe en revue tout l’attirail des années 90 : CDs, posters, casquettes, Super NES… Mais ce ne fut qu’une crainte bien passagère. Rapidement l’histoire m’a captivé et je n’ai pas vraiment ressenti cette nostalgie réconfortante. Peut-être aussi car je n’étais pas un ado ayant grandi en Californie. Quoiqu’il en soit, Jonah Hill ne passe pas son temps à taper sur l’épaule du spectateur en lui disant: « hé , hé t’as vu la référence? » comme pouvait le faire de manière très lourdaude un Captain Marvel. C’est « simplement » la restitution d’une époque au même titre qu’un film se passant dans les années 20 ou 70.

Jeunes et cons

Mid 90s, c’est avant tout l’histoire d’une bande d’adolescents. Des jeunes qui ont chacun leur parcours, leurs bagages plus ou moins lourds à trimballer. Stevie n’est pas à la fête chez lui et est prêt à tout pour se sentir intégrer dans un groupe. Ray voit le skate comme une porte de sortie. Fuckshit préfère faire la fête pour oublier la pression familiale. Jonah Hill en moins d’1h 30 arrive à nous dresser des portraits de jeunes réalistes et incroyablement attachants. Il nous les présente sans jugement ou cautionnement. Ce ne sont ni des anges, ni des démons. Juste des jeunes qui profitent de leur jeunesse pour s’amuser et expérimenter cette trop brève période de liberté. Je me suis retrouvé dans leurs conneries, leurs discussions sans tabou ou limite. J’aurai aimé trainer avec eux un peu plus. Hill a la bonne et frustrante idée de ne pas tout résoudre, ne pas tout expliquer. Comme cette relation amour/haine entre Stevie et son grand frère qui le passe régulièrement à tabac. Elle intriguera tout au long du film, des raisons étant simplement suggérées et la situation n’étant pas vraiment plus avancée la fin venue.

Fine équipe

C’est la première réalisation de Jonah Hill. Et pour une première oeuvre, il s’en sort avec les honneurs. Le choix de filmer en 16mm n’est pas uniquement une petite coquetterie hipsterisante, ça participe vraiment à l’immersion et au rendu réaliste de l’histoire. Et il a su s’entourer de très bons jeunes acteurs qui donnent vraiment vie à leur personnage. Le petit Sunny Suljic, outre sa petite bouille d’ange arrive à faire passer toutes les émotions complexes et variés que ressent son personnage. Lucas Hedge qui joue son frère, est une boule de nerf et de rage plus ou moins contenu mais qu’on sent toujours prêt à fondre en larmes. Non vraiment, le choix et la direction d’acteurs sont impeccables. Il arrive à trouver la bonne distance pour les filmer et on sent l’affection qu’il a pour eux.

Cri du coeur

Il y a des films comme Vivre qui sont des chefs d’oeuvre plus ou moins incontestables, il y en a d’autres comme The Perfection qui sont objectivement ratés. Pour Mid 90s, je pense que le ressenti personnel va beaucoup jouer sur l’appréciation du film. Ainsi, si vous n’êtes pas vraiment sensible aux thèmes abordés, vous serez peut-être plus dur. Pour moi ce fut un vrai coup de coeur, un film qui m’a emporté et que j’ai bien du mal à analyser a posteriori. En tout cas, je vous conseille vivement de lui donner sa chance, après tout il dure moins d’1h30.