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Dororo Intégrale T.1

  • Année de publication: 2021
  • Éditeur : Delcourt/Tonkam
  • Tomes : 2
  • Nombre de pages : 432 pages
  • Auteur: Osamu Tezuka

De quoi ça parle?

Donné en sacrifice par son père à 48 démons, Hyakkimaru est né sans membre ou visage. Abandonné aussitôt mis au monde, il arpente le monde à la recherche des démons. Il va rencontrer Dororo, un jeune voleur orphelin.

Et alors, t’as aimé?

Des larmes et des rires

Aux débuts du blog, je vous avais parlé du très bon MW d’Osamu Tezuka et comme Delcourt/Tonkam continue à enrichir cette très belle collection d’intrégales des oeuvres du mangaka, je vais aujourd’hui vous parler de Dororo. Le récit est ici une histoire fantastique se déroulant dans un Japon moyenâgeux ravagé par la guerre. Ecrit entre 1967 et 1968, le manga possède le graphisme un peu enfantin que le grand public connait de Tezuka. Les personnages ont des visages enfantins et cartoonesques et ont une gestuelle très expressive. Mais ne vous laissez pas tromper par ce trait un peu naïf, l’histoire que nous raconte Tezuka est très loin d’être un récit d’aventure pour enfants. La naissance du héros est déjà plutôt horrifique, puis on assiste rapidement au massacre d’orphelins par des guerriers sans scrupule. Le monde de Dororo est un monde violent et cruel où l’on doit avoir aussi peur des hommes que des démons qui arpentent le pays.

Avec Dororo, on pourrait presque se croire dans une protoversion du Berserk de Miura. Un héros solitaire, ayant fait de son corps une arme de combat et pourchassé sans relâche par des démons dans un monde à feu et à sang. Mais là où Miura propose une histoire horriblement sombre et plutôt dépourvu d’humour, Tezuka arrive à nous raconter un récit tragique et violent, tout en y apportant beaucoup d’humour et de légereté. C’est une caractéristique qui m’a toujours frappé avec le mangaka, cette capacité à alterner les ambiances sans que jamais cela n’altère la réception et la dureté du récit. Le personnage de Dororo est un ainsi un petit fanfaron fort en gueule et imprudent, mais lorsqu’il révèlera son passé, on ne pourra s’empêcher d’être touché par son récit. C’est une chose que n’avait pas réussi sa récente adaptation animée sur Amazon Prime. Il n’avait retenu que le côté sombre et noir de l’oeuvre, l’humour étant un peu aux abonnés absents. C’est d’ailleurs peut-être une des raisons qui ont fait que je ne suis jamais allé au bout, malgré un adaptation de grande qualité technique.

L’histoire déborde d’énergie et de rebondissements et comme bien souvent avec Tezuka, il est difficile d’interrompre sa lecture, tant les talents de conteur du Japonais sont indéniables. Le dessin simple et cartoon comme sur ses Astro offre malgré tout de très belles scènes d’action, pleines de puissance et d’impacts que ce soit grâce à un découpage efficace ou un travail sur les traits et l’encrage. Je me suis arrêté de nombreuses fois pour admirer sa maitrise du noir et blanc sur certaines cases d’exposition ou d’action.

Ce premier tome de Dororo m’a donc emballé et j’attends la conclusion du récit avec impatience dans le prochain tome. J’espère ne pas être déçu car mes recherches pour écrire cet article (lecture de la fiche wikipedia) m’ont appris qu’il avait un peu précipité la conclusion pour passer à autre chose. En tout cas, peu importe la destination, le voyage est déjà une réussite.

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