Glass
- Année de sortie : 2019
- Durée : 129min
- Réalisateur: M. Night Shyamalan
- Acteurs principaux: Samuel L. Jackson, Bruce Willis, James McAvoy, Sarah Paulson
- Pays d’origine: USA
De quoi ça parle?
Les années ont passé depuis que David Dunn a affronté Mister Glass. Il arpente les rues pour rétablir la justice mais surtout traquer le meurtrier que l’on surnomme la Bête.
Et alors, t’as aimé?
Quand M. Night arrête les shyamalecs
Début des années 2000, M. Night Shyamalan, avec Incassable, pose les jalons de ce que ne seront pas les films de super-héros. En effet, il réalise une oeuvre intimiste et humaine avec une réalisation soignée qui ne se repose pas sur des effets pyrotechniques. Mais il parvient à saisir toute l’essence de ce qui a pu ravir des millions de lecteurs de comics depuis des dizaines d’années. Les années ont passé, Shyamalan s’est perdu et les films de super-héros tournés à la chaîne survole le box-office. Mais voilà qu’en 2017, alors que je n’attendais plus grand chose du réalisateur, il nous sort Split. Film d’horreur dans lequel McAvoy livre une prestation épatante et qui révèle des connexions avec l’univers d’Incassable. Et c’est ainsi que presque 20 ans plus tard, Bruce Willis renfile sa parka, Jackson fait craquer ses os pour réaliser le crossover le plus excitant et inattendu.
Je ne voudrais pas trop en révéler sur les ressorts scénaristiques du film pour ceux qui ne l’auraient pas vu, mais je trouve que c’est là que Shyamalan réussit son pari. Il va totalement à contre-courant des films actuels en refusant le spectaculaire. Il nous le promet, nous le laisse espérer mais s’y refuse car là n’est pas son propos. J’ai beaucoup aimé qu’il soit resté dans cette approche humaine et qu’il continue à questionner les codes des comics. Le film n’est pas exempt de défauts et a parfois un aspect un peu bancal mais je trouve qu’il fait du bien dans le paysage actuel. Incassable était le meilleur film de super-héros, Glass est peut-être la meilleure adaptation des X-Men.
Beaucoup ont salué la prestation de McAvoy qui s’en donne à coeur joie avec cette multitude de personnalités, mais j’avoue avoir eu un faible pour celle de Samuel L. Jackson qui, avec Monsieur Glass, retrouve un de ses meilleurs rôles. Il est en tout point détestable par ses actes, mais je n’ai pu m’empêcher de ressentir un élan de pitié et de tendresse pour son personnage grâce à l’interprétation de Jackson. Un fou psychopathe nettement plus subtil que l’autre guignol verdâtre.
Le final de Glass pourrait laisser entrevoir un basculement dans cet univers si d’aventure Shyamaln voulait y retourner. Mais je ne suis pas certain que ce serait une bonne idée. Les trois films forment un ensemble cohérent auquel il n’est nul besoin d’en rajouter, selon moi.