Jusqu’au dernier
- Année de publication: 2019
- Éditeur : Angle
- Tome : One-shot
- Nombre de pages : 72 pages
- Scénariste: Jérôme Félix
- Dessinateur : Paul Gastine
De quoi ça parle?
Russell est un vieux cowboy qui sent bien qu’avec l’expansion du train, son époque est révolue. Avec son assistant Kirby et Benett, un gamin un peu simplet qu’il a recueilli quelques années plus tôt, il part dans le Montana. Avec l’argent qu’il a accumulé, il compte bâtir une ferme et assurer le futur de Benett. Maheureusement, ils vont faire étape à Sundance, un petit village paumé où Benett va perdre la vie. Et là, ça va partir en vrille…
Et alors, t’as aimé?
Pour une poignée d’euros.
Il est assez rare que je prenne une BD sur un coup de tête, si je ne connais rien des auteurs. J’ai déjà les étagères suffisamment encombrées comme ça. Mais voilà, je suis un fan de western et le coup de la jolie couverture qui claque fonctionne encore sur moi. Méfiant quand même, j’ai ouvert pour voir l’intérieur et les dessins m’ont immédiatement séduit. La question restait de savoir si le ramage valait le plumage. J’ai donc craqué et me suis dirigé vers la caisse de mon gentil libraire pour alléger ma bourse.
Une BD qui vaut le six-coups
Jusqu’au dernier est un western efficace, je peux déjà vous l’annoncer. Russell est un cowoy à l’ancienne, ne voyant sa vie que sur son cheval à diriger les troupeaux à travers les grands espaces. Mais voilà, l’âge d’or du far-west est révolu, la civilisation, le train et les villes vont remplir les plaines. Que va-t-il devenir? Se voit-il vraiment en fermier pépère au fin fond du Montana? La mort de Benett le détruit et lui donne l’occasion de faire parler la poudre une dernière fois face à ce village paumé qui a des rêves de grandeur et dont les habitants sont prêts à toutes les bassesses pour les atteindre. En temps normal, cette histoire aurait donné un diptyque ou une trilogie. Mais ici, les auteurs ont pris le parti de tout condenser dans un tome, un poil plus long que le traditionnel 48 pages. Félix et Gastine réussissent un joli tour de force. L’histoire est riche, dense et les personnages ont suffisamment de profondeur et de caractérisation pour éviter de n’être que de creux archétypes.
Graphiquement, je vous l’ai déjà dit en introduction, les dessins de Gastine sont magnifiques. Très réalistes avec de couleurs vibrantes, on a presque l’impression d’entendre le bruit des sabots, le rugissement des torrents et le bruits des coups de revolver. Le récit est bien découpé que ce soit pour les scènes d’exposition ou d’action. C’est un artiste que je découvre à cette occasion et je vais continuer à le suivre avec attention.
Jusqu’au dernier offrira donc à l’amateur de western une histoire solide et bien écrite et magnifiquement illustrée qui a le mérite de s’autoconclure et de ne pas embarquer le lecteur pour une histoire interminable comme bien trop d’autres séries.