Salle de projection

The King

  • Année de sortie : 2019
  • Durée : 140 min
  • Réalisateur: David Michôd
  • Acteurs principaux: Thimothée Chalamet, Joel Edgerton, Sean Harris et Robert Pattinson
  • Pays d’origine: Australie, États-Unis

De quoi ça parle?

Une jeune émo se retrouve malgré lui roi d’Angleterre et poussé à renier ses envies de paix pour aller asticoter les Français.

Et alors, t’as aimé?

Michôd, mi-froid

Le réalisateur australien David Michôd a sa petite réputation. Malheureusement, je n’ai pas vu son oeuvre la plus réputée Animal Kingdom. Par contre, j’avais vu ses deux derniers films. The Rover était visuellement magnifique, mais assez soporifique. Et War Machine, déjà une production Netflix, était plutôt raté malgré un sujet prometteur. Je n’étais donc pas très chaud à l’idée de m’attaquer à son nouveau film, surtout que les productions Netflix sont rarement de qualité. Mais voilà que des valeurs sûres sur Twitter crient au chef d’œuvre

L’ado typique

Ma vie c’est de la merde, je l’échangerai bien contre celle du roi du Maroc

L’histoire que nous conte Michôd est inspirée de faits réels qui se sont déroulés lors de la guerre de 100 ans. Ceux-ci vont mener à la bataille d’Azincourt où les Français se sont fait magistralement bottés les fesses par nos amis d’outre-Manche. Les amateurs d’Histoire seront peut-ête choqués par les libertés prises. Mais comme je suis allé consulté Wikipedia a posteriori ça ne m’a pas trop dérangé. Et puis ce n’est pas vraiment l’objet du film. Les scénaristes Edgerton et Michôd sont plus intéressés par la perversion du pouvoir. Celle qui va conduire un jeune homme à endosser un rôle qu’il ne voulait pas et à renier ses principes.

Dommage que vous n’ayez pas le son du Pattinson qui cabotine avec son accent français effroyable.

Michôd prend son temps et nous offre une reconstruction de toute beauté. Les décors, les costumes sont magnifiques, on sent que le budget est là pour donner vie à cette histoire. Michôd arrive à instaurer l’atmosphère idéale à chaque scène, bien aidé par un solide casting. Le jeune Chalamet que je découvre, est parfait pour donner vie à ce Henri V torturé. Dans sa première partie, le film a un côté très intimiste, feutré qui permet d’apprendre à connaître le héros, ses ambitions, ses principes. Cette mise en place donnera plus de force à sa chute morale. On sent également que l’Australien se refuse à magnifier la guerre et les combats. Certaines séquences avec d’autres réalisateurs m’auraient certainement fait vibrer à coups de poses iconiques, de montage punchy et de musique tonitruante. Mais ici, cela aurait desservi le propos de l’histoire. La guerre n’a rien de glorieux et de beau. C’est moche, bordélique et n’apporte que désolation. Une réalisation qui épouse donc la vision de son héros. Je reprocherai tout de même l’épilogue de l’histoire qui avec ce retournement final n’apporte pas grand chose au propos. Au contraire, cela amoindrit la puissance de la conclusion dramatique de la bataille d’Azincourt.

Hail to the King

The King est donc une belle réussite pour un réalisateur qui n’hésite pas à changer d’univers à chaque film. Une constante tout de même, ce refus de céder au spectaculaire pour mieux explorer ses personnages. Un rythme un peu lent qui pourrait rebuter mais qui convient parfaitement à cette histoire où un homme chutera moralement pour mieux s’élever dans l’Histoire de la perfide Albion.

Trailer

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