Kaamelott : premier volet
- Année de sortie : 2021
- Durée : 120 min
- Réalisateur: Alexandre Astier
- Acteurs principaux: Alexandre Astier, Anne Girouard, Alain Chabat
- Pays d’origine: France
De quoi ça parle?
Arthur a disparu depuis 10 ans. On le retrouve, il fait toujours la tronche
Et alors, t’as aimé
Plus c’est long, plus c’est pas forcément aussi bon
Pour les trois du fond, il faut savoir que Kaamelott est à l’origine une série télé humoristique au format court de 3 minutes qui s’est progressivement développée en épisodes plus longs, plus ambitieux narrativement et plus ennuyeux. Arrêtée en 2009, elle a laissé ses nombreux fans dans le plus grand désarroi. Mais son créateur Astier a toujours promis qu’il terminerait son histoire au cinéma. Et c’est donc 12 ans plus tard que le premier volet d’une trilogie sort finalement dans les salles. L’occasion pour tous les fans de renouveler leur stock de citations et soulager leur entourage, mais aussi peut-être pour un nouveau public de rejoindre le club des fans relous de Kaamelott (mais non, je ne parle pas de toi, mais de l’autre là).
Dans sa première partie, on comprend qu’Astier ait voulu passer au format cinéma pour raconter son histoire. Les décors, les costumes sont magnifiques, la musique épique, tout rappelle les grandes fresques de fantasy. Alors bien sûr, on retrouve le ton décalé des dialogues d’Astier qui a fait le succès de la série. Le mélange fonctionne et je me laisse porter par l’histoire, attendant avec impatience la suite des évènements. Après tout, en 12 ans, l’auteur a eu le temps de peaufiner son histoire. Malheureusement, la suite ne sera pas du même niveau, une fois qu’on revient en terres connues, j’ai trouvé que le film devenait peu à peu un épisode de luxe. Les décors, les costumes, la réalisation sont certes plus travaillés que dans la série, mais dans l’ensemble, je n’ai pas vraiment compris pourquoi il fallait absolument que ce soit fait au cinéma. Je trouve que l’histoire racontée n’est pas franchement renversante et il n’y a pas vraiment de scènes spectaculaires. Je ne demande pas un déluge d’effets spéciaux, mais le film manque d’un vrai affrontement entre les deux antagonistes. L’intrigue principale est linéaire, les arcs narratifs pour les personnages secondaires sont inexistants. A l’exception de Guenièvre qui s’avère le personnage le plus intéressant du film. Il faut dire que le casting est énorme et forcément il n’y a pas beaucoup de place pour le développement des personnages. Surtout que l’histoire principale est entrecoupée de flasbacks à l’intérêt, pour l’instant, plus que discutable selon moi. Alors bien sûr, il s’agit du premier volet d’une trilogie, il fallait donc mettre les choses en place et essayer d’embarquer un nouveau public. Mais j’ai trouvé qu’Astier nous donnait assez peu de biscuits pour vouloir découvrir la suite et la multitude personnages, sommairement introduite, risque de perdre le néophyte.
Mais malgré ces critiques, j’ai passé un bon moment devant le film et ne me suis jamais ennuyé (à l’exception des flashbacks). Quelle est la part de nostalgie dans cette bonne impression, je ne saurai le dire. J’ai en effet pris plaisir à retrouver la plupart des personnages. Les dialogues fonctionnent toujours aussi bien, et les acteurs sont à fond dans leur personnage. Comme bien souvent, Alain Chabat est excellent et me fait regretter sa trop brêve apparition. Dans les points forts du film, je relèverai également la bande originale composée par Alexandre Astier qui rappelle par moment les gimmicks de Williams mais qui a ses qualités propres et donne une vraie identité au film.
Après toutes ces années d’attente, je pense que ce premier volet ravira la plupart des fans et ne convaincra toujours pas les réfractaires. Pour ma part, même si j’ai plutôt apprécié le film, j’en ressors un peu déçu car je trouve qu’il manque d’ambition. Pas tant au niveau visuel, le film est esthétiquement réussi, mais vraiment au niveau narratif. 10 ans sont passés et on a l’impression que les personnages sont restés les mêmes, rien n’a changé. Les dernières saisons de Kaamelott, même si je ne les avais pas aimées, avaient au moins le mérite de bouleverser les choses. Les deux prochains volets vont peut-être changer la donne et et ce premier volet un peu simple était peut-être nécessaire pour embarquer tout le monde. Reste à voir si suite, il y aura. La situation sanitaire plombant les entrées au cinéma, le film risque de ne pas avoir la carrière attendue.