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Les canaux du Mitan

  • Année de publication: 2020
  • Pages: 254
  • Auteur: Alex Nikolavitch
  • Éditeur: Les moutons électriques

De quoi ça parle ?

Gabriel s’ennuie un peu dans son bled paumé au bord du canal. Mais voilà qu’une bateau-carnaval débarque en ville avec sa troupe de personnages étranges et bigarrés. Le marmot décide d’embarquer à bord et de devenir le mousse de ce bateau mystérieux.

Et alors, t’as aimé?

Il était une fois dans le Mitan

Je vous avais dit l’année dernière tout le bien que j’avais pensé de trois coracles cinglaient vers le couchant d’Alex Nikolavitch. Je ne vais pas vous refaire l’article, mais voilà un auteur que j’apprécie et donc j’attends chaque nouveau roman avec impatience, ne demandant qu’à être surpris. Et puis une nouvelle fois, Melchior Ascaride nous régale avec une couverture de toute beauté.

J’aurai bien du mal à classer les canaux du Mitan dans une case. Il s’agit indéniablement d’un récit Fantasy, mais il est tellement éloigné de ce que l’on a l’habitude de lire que cela le résumerait assez mal. Et surtout cela pourrait rebuter les allergiques de Tolkien et compagnie. Car, ici on est bien loin du décorum médiéval habituel pour ce genre de récit. Si je devais comparer le monde du Mitan avec un autre univers, ce serait probablement celui de la Tour Sombre de Stephen King. En effet, le Mitan rappelle fortement le far west américain ou les bord du Mississippi. On y retrouve des petites villes isolées, des bateaux, un cirque de freaks et les incontournables indiens. Alors bien sûr, Nikolavitch y rajoute des croyances et un background historique de son cru. Toute une multitude de petites particularités et spécificités qui nous rappellent que bien que l’ont soit dans un univers qui nous semble familier, on est décidément pas au Kansas.

Le roman est structuré en huit chapitres, chacun étant raconté par le point de vue d’un personnage différent. Il permet ainsi de jeter un regard différent sur l’univers qui entoure les personnages et de ménager les révélations de l’intrigue. Les canaux du Mitan ne raconte pas une histoire pleine de bruit et de fureur dans laquelle s’entrechoquent les armes de milliers de guerriers. Non, on est assez loin de ça, le récit s’écoule dans un rythme assez calme mais jamais ennuyeux dans lequel on prend le temps de découvrir les personnages et le monde. En cela, le rythme du récit rappelle celui d’un voyage sur une péniche comme celle où sont piégés nos héros. J’ai aussi beaucoup aimé que l’intrigue ne dévoile ses enjeux qu’assez tardivement dans le roman. L’écriture de Nikolavitch est telle que j’ai rapidement été captivé par l’histoire même si je ne savais pas très bien où tout cela allait nous amener.

L’un des points forts de l’histoire est cette sensation de fin d’une époque. Le monde moderne est en train peu à peu de chasser les traditions et la magie de ces contrées sauvages et c’est donc des héros qui vivent dans un monde qui appartient déjà au passé que nous suivons. Cela peut rappeler un certain nombres de westerns qui se déroulent à ce moment charnière où l’Ouest sauvage a finalement été définitivement conquis par la civilisation occidentale. Cela confère à l’histoire une atmosphère particulière et tragique, les héros se débattent pour accomplir une mission dont tout le monde a oublié la signification avec le passage du temps.

Les Canaux du Mitan est donc un très bon roman qui se lit avec beaucoup de plaisir et de facilité. Il devrait plaire même à ceux qui sont d’habitude un peu allergique à la Fantasy. J’ai vraiment beaucoup aimé cet univers et j’aimerai bien en découvrir d’autres aspects. Je ne sais pas si c’est au programme, mais les Coracles ayant une suite de planifiée, pourquoi pas? En tout cas, je serai preneur.

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