Parasite
- Année de sortie: 2019
- Durée: 132 min
- Réalisateur: Bong Joon-Ho
- Acteurs principaux: Song Kang-ho, Lee Sun-Kyun, Cho Yeo-Jeong
- Pays d’origine: Corée du Sud
De quoi ça parle?
Ki-woo et sa famille ne roulent pas sur l’or, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais voilà qu’un jour, le jeune homme a l’opportunité de donner des cours à domicile à une lycéenne de bonne famille. Et soudain, tout va partir en vrille.
Et alors t’as aimé
Un gros coup de Bong
Bong Joon-Ho jouit d’une très bonne réputation chez les cinéphiles. Son Memories of Murder a marqué les esprits. Et le film d’aujourd’hui a tout de même remporté la palme d’or. De mon côté, c’est la première fois que je croise la route du cinéaste. Et je peux déjà vous annoncer que ce ne sera pas la dernière tant le film m’a mis une bonne claque. Le genre de claque si rare que j’estime avoir passé une bonne année si j’en ai reçu ne serait-ce qu’une. Alors oui, je vous spoile un peu la fin de cette critique. Mais comme ça, vous ne perdez pas de temps et vous pouvez vous dépêcher de consulter la prochaine séance près de chez vous sur Allociné. Pour les Belges, il faudra encore patienter quelques semaines.
Une vraie Corée graphie
Ce qui surprend le plus dès les premières minutes du film, c’est la virtuosité de la réalisation. Les caméras de Joon-Ho virevoltent dans l’appartement exiguë de la famille de Ki-won. Mais ce n’est pas gratuit ou pour faire de l’esbroufe. Chaque plan, chaque cadrage permet de nous présenter la famille, sa situation, de nous donner les clefs pour comprendre la suite du film. Il n’a pas besoin de longs dialogues explicatifs pour nous faire comprendre la situation et le passif de cette famille. Et tout au long du film, le réalisateur gardera cette rigueur incroyable pour transmettre les informations qui lui semblent importantes. Mais sa réalisation est aussi utilisée pour donner différentes tonalités à son histoire, que ce soit pour la comédie (car on rit beaucoup), la satire sociale ou quand le film bascule vers … Non je n’en dirai pas plus car j’ai pris beaucoup de plaisir à me laisser surprendre par les coups de théâtre de l’intrigue. Je me permettrai tout de même de reprocher au palmé son épilogue qui abandonne cette ambition de narration visuelle avec une voix off inutile.
Décors des Corées
Outre des acteurs talentueux qui incarnent à merveille leurs personnages, il faut aussi relever l’importance des décors. L’essentiel de l’intrigue se déroule dans deux lieux que tout oppose mais qui représentent à merveille la scission entre deux Corées du Sud. Celle du peuple qui est laissé sur le bord de la route du capitalisme triomphant et celle des riches Coréens. D’un côté, on a cet appartement miteux, exiguë situé à l’entresol où les ivrognes viennent assouvir leurs besoins. De l’autre, cette maison luxueuse et bunkerisée qui isole ses occupants du reste du monde. Cette maison est d’ailleurs un personnage à part entière, ne révélant ses secrets qu’au fur et à mesure et servant de révélateurs des fractures sociétales et humaines. La déconnection entre ses deux Corées sera montrée cruellement lors d’une séquence d’orage qui n’aura pas les mêmes conséquences selon que l’on soit riche ou misérable. Tant que j’y suis, je voudrais aussi saluer la bande originale de Jung Jaeil qui accompagne parfaitement les images de Bong Joon-Ho.
Putaing, c’est Bong!
Vous l’aurez compris et je vous l’avais déjà dit en introduction. Parasite est pour l’instant le film à voir en 2019. Les 2h12 passent en un clin d’oeil. Le film est mené tambour battant, mélange de drôlerie, de cruauté et de critique sociale. Jamais pesant ou didactique, il ne sacrifie pas sa générosité et son envie de divertir pour faire passer son message. Il n’en a pas besoin. Donc ruez vous en salle pour lui donner le succès qu’il mérite. Moi pendant ce temps, je vais commander le blu-ray de Memories of Murder.