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Tenet

  • Année de sortie : 2020
  • Durée : 150 min
  • Réalisateur: Christopher Nolan
  • Acteurs principaux: John David Washington, Robert Pattinson, Elizabeth Denicki, Kenneth Branagh
  • Pays d’origine: USA, Royaume-Uni

De quoi ça parle

Un espion est chargé de sauver le monde d’une menace énigmatique très puissante, et dont l’énigme qui l’entoure n’a d’égal que son immense puissance.

Tu m’aimes? Plus hier mais moins demain. Hein?

Et alors t’as aimé?

Un Bond en avant, un Bond en arrière

J’ai une relation particulière à Christopher Nolan, j’aime assez peu ses films mais je vais pourtant tous les voir au cinéma. Je trouve qu’il est plein de défauts que je ne vais pas ressasser ici mais qu’il a aussi de l’ambition et propose des choses originales en s’en donnant les moyens. Et je suis donc toujours curieux de découvrir ses nouvelles créations même s’il me fait rarement rêver. Tenet était donc sur mon radar depuis des mois. Et c’est donc curieux que j’alla me rendre au cinéma.

Tenet comme bien souvent avec Nolan est un film concept. Ici il décide de jouer à nouveau avec notre rapport au temps et sa structure. Mais là où d’habitude il arrive à plutôt bien expliquer la mécanique de son univers (les vitesses temporelles des différentes couches d’Inception), j’ai trouvé qu’ici il était plus confus. Il s’agit cette fois de voyage dans le temps, mais pas tout à fait, je dirais plutôt de remontage dans le temps. Des objets ou des personnages peuvent remonter le flux du temps à rebours. Les infos pour nous l’expliquer sont balancées à toute vitesse et il est difficile de les assimiler pour pouvoir comprendre exactement tout ce que l’on voit lors d’un premier visionnage. En effet, notre cerveau n’est pas câblé pour visualiser ce que Nolan nous propose de voir. Personnellement, ça ne m’a pas gêné. Je me suis imaginé assis au fond d’un kayak et me suis laissé porter par le fil du récit sans chercher à vraiment tout comprendre dans les moindres détails. Connaissant la maniaquerie de Nolan, je suis certain que tout se tient et que quelques visionnages supplémentaires permettront de mieux comprendre certains passages. Mais dans l’ensemble, j’ai trouvé que l’intrigue générale se suivait bien et possédait son lot de scènes d’action et de rebondissements pour faire de Tenet et son héros un Bond temporel. En effet, on a tout l’attirail du film d’espionnage pop : l’espion bogosse, la jolie demoiselle, le méchant russe au plan diabolique, des costumes hors de prix, des gadgets, des poursuites et des comptes à rebours. Bref, on ne s’ennuit pas.

Dans les réussites, j’ai trouvé John D. Washington et Bob Pattinson très bons et leurs personnages apportent un peu d’humour et de légèreté bienvenus. Et ce n’est pas du gag ironique et distanciatif à la Marvel qui a de plus en plus tendance à m’agacer. Je serai plus circonspect sur Brannagh qui en fait des tonnes. Pour la musique, Nolan fait des infidélités à Zimmer, mais Goransson fait du bon boulot. Ce n’est pas forcément une BO que j’écouterai mais elle accompagne vraiment bien le film et participe pour beaucoup à l’immersion dans le film, même si au début avec un mixage sonore assez fort, j’avais l’impression d’entendre un cerf me réer à deux centimètres des oreilles.

Malheureusement, on retrouve aussi les défauts de Nolan, son incapacité à exprimer les émotions et sa lourdeur. Pour les émotions, ce n’est pas vraiment important vu le type de film. Pour la lourdeur, l’acte final avec le monologue interminable de Brannagh et ensuite la philosophie bon marché de Pattinson sont du Nolan pur jus. D’ailleurs tout l’acte final montre les limites de Nolan, car j’ai trouvé que ça manquait de punch et de souffle dans la réalisation et le découpage. Alors que ça devrait déborder de tension et d’énergie, c’est un peu planplan et confus. Ça m’avait d’ailleurs laissé une impression finale un peu mitigée en fin de séance. Mais avec le recul, je me dis que ce n’est pas bien grave comparé à l’ensemble du film qui m’a quand même scotché à mon fauteuil.

Tenet n’est peut-être pas parfait, mais ne snobons pas notre plaisir. C’est un très bon divertissement pour peu que vous vous laissiez aller et qui vaut toujours mieux qu’un Xanax pour se détendre. De plus, je trouve que le fait que Nolan essayasse à tout prix de sortir son film au cinéma en cette ère Covid mérite d’être salué et récompensé. Là où Disney a choisi de vendre Mulan sur sa plateforme Disney+ en laissant crever la gueule ouverte les exploitants de salles. Je sais que cette critique arrive un peu tard, mais s’il passe encore chez vous, allez voir Tenet.

Trailer

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