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Rashomon

  • Année de sortie : 1950
  • Durée : 88 min
  • Réalisateur: Akira Kurosawa
  • Acteurs principaux: Toshiro Mifune, Masayuki Mori, Machiko Kyo et Takashi Shimura
  • Pays d’origine: Japon

De quoi ça parle?

Un drame sordide s’est déroulé dans la forêt. Une femme a été violée, son mari assassiné. Mais chacun a sa propre version des faits.

Et alors, t’as aimé?

La vérite si je mens

Akira Kurosawa est maintenant un habitué chez Monsieur G. Donc je vais pas vous refaire le topo sur l’un des plus grand réalisateurs car j’en ai suffisamment parlé ici ou . Je vais plutôt vous donner un peu de contexte autour de Rashomon. En effet, il tient une place toute particulière dans la carrière du Japonais. Succès modéré lors de sa sortie au Japon, Rashomon reçoit le prestigieux Lion d’Or à la Mostra de Venise et révèle au reste du monde la richesse du cinéma japonais et l’existence d’un réalisateur de talent. Ce film permettra également à Kurosawa de prendre plus de contrôle et d’influence. C’est ainsi qu’il réalisera ensuite le magnifique Vivre. Mais est-ce que 70 ans plus tard, le film garde toujours la force qu’il avait à son époque?

Et bien oui! Kurosawa réussit le tour de force de nous raconter trois fois la même histoire, selon trois points de vue différents sans que jamais je n’ai eu l’impression de redite ou d’ennui. En effet, les trois protagonistes vont donner leur version des faits, tour à tour et cela entraînera des récits à la tonalité bien différente. En outre, chaque version apportera ses détails qui donneront l’impression au spectateur attentif qu’il arrivera à démêler le vrai du faux. Personnellement, je n’y suis pas arrivé et je ne pense pas que c’était l’objectif ou le propos de Kurosawa. Au contraire, il cherche à montrer l’orgueil des Hommes et le faible poids du témoignage pour relater la vérité. Chaque personnage a la sienne et tente de se donner le beau rôle. On se retrouve ainsi non pas avec un narrateur non fiable, mais trois!

Visuellement, Kurosawa livre déjà un film qui montre tout le talent qu’il a dans la composition des cadres et le jeu des lumières. Le film en noir et blanc possède des plans souvent sublimes qui jouent avec l’environnement forestier et les jeux d’ombres. Il alterne également plan serré et plan large pour mieux dirigé le spectateur et appuyer son propos. Il n’y a rien de gratuit. A noter également, le choix de la bande originale qui est une espèce de réinterprétation du Bolero de Ravel et dont les instruments varient en fonction du récit et des personnages.

Rashomon est une oeuvre essentielle dans la filmographie de Kurosawa. Sans elle, il n’est pas certain que le cinéaste aurait eu la même carrière et liberté. Mais au-delà de cette importance historique, le film reste une oeuvre impressionnante qui garde toute sa force.

Trailer

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