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Dream Team (Ahiru no Sora) T.1 à 28

  • Année de publication: 2011
  • Éditeur : Glénat
  • Tomes : 50 mais double tomaison depuis le 17-18 (en cours)
  • Nombre de pages : 200 pages puis 400 depuis le tome 17-18
  • Auteur: Takeshi Hinata

De quoi ça parle?

Sora, un petit bonhomme d’1m50, va tenter de convaincre les racailles du lycée que le basket, c’est trop cool.

Et alors, t’as aimé?

Un manga all-star

A l’occasion de mes critiques de Rough et World Trigger, je vous avais certainement parlé de mon amour pour le manga sportif. Mais il faut aussi savoir que j’aime beaucoup le basket. D’ailleurs, Slam Dunk est certainement parmi mes 5 mangas préférés de tous les temps. D’ailleurs, je vous encourage vivement à vous jeter sur la nouvelle réédition de Kana. A sa sortie, j’étais complètement passé à côté de Dream Team et la série a visiblement du mal à trouver du public, puisque Glénat est passé à une tomaison double après 17 tomes pour limiter la casse sans annuler la série. Ce qui fait que quand j’ai découvert l’existence de ce manga, j’étais moyennement chaud pour me lancer. Et voilà que fin 2019, débarque son adaptation animée sur Crunchyroll. L’anime souffre d’un manque de moyen flagrant qui ne rend pas honneur à une histoire vraiment accrocheuse et atypique. La série prend une pause certainement définitive un an plus tard et je ressens une très très grande frustration qui me pousse à essayer l’édition numérique du manga. Un mois plus tard, j’ai lu les 28 premiers tomes. Comme vous vous en doutez, j’ai eu un gros coup de coeur pour Dream Team. Maintenant, je vais essayer de vous expliquer pourquoi.

A la lecture des premières pages de Dream Team, j’étais pourtant un peu échaudé. Le dessin d’Hinata est encore assez maladroit, et certains dessins sont franchement loupés. Mais son trait possède déjà une belle énergie et quand ça compte, il arrive à dégager puissance et maitrise. De nos jours, c’est assez rare de voir un premier tome un peu « amateur », mais en 2003, quand Dream Team est sorti au Japon, on pouvait encore avoir de auteurs pas totalement matures graphiquement. Mais que cela ne vous arrête pas car si le Hinata des débuts n’est pas encore au top, ça s’améliore rapidement et les matchs vont vous offrir une bonne ration de dessins iconiques et nerveux. Alors, il n’atteindra pas non plus la maitrise technique d’un Inoue sur Slam Dunk, mais son style colle vraiment bien à son histoire et ce qu’il veut raconter.

Car le mangaka n’axe pas uniquement son histoire sur les exploits sportifs de ses personnages. En effet, souvent dans le manga de sport, le héros est obnubilé par son sport et rien d’autre. Et si d’aventure, il y avait un love interest, le personnage féminin jouera essentiellement le rôle de jolie potiche sans saveur ou personnalité et surtout sans histoire. Or ici, à l’image d’un Adashi dans Rough, Hinata s’intéresse aussi à ce qui peut se passer en dehors des parquets. Ainsi, le personnage de Madoka, présentée comme la potentiele amoureuse du héros, va rapidement prendre son indépendance narrative et avoir ses propres problèmes et dilemmes à affronter. Je trouve ça vraiment agréable qu’Hinata tente de donner de vraies intrigues à ce personnage ou s’intéresse aux problèmes de Nao, la manager, l’autre personnage féminin principale. Et c’est un peu ça qui fait la singularité de Dream Team, le basket est au coeur de l’intrigue et il y a plein de matchs palpitants avec moults rebondissements, mais Hinata prend des chemins de traverses en mettant des bâtons dans les roues de son équipe de bras cassés. Certains évènement mettent d’ailleurs du temps à montrer leur répercussion et récompensent le lecteur fidèle.

Et c’est ce petit supplément d’âme qui donne, selon moi, toute sa saveur aux matchs car on a galéré avec eux, on a vécu leur frustration. Quand Sora prend un shoot, on croise les doigts et serre les fesses pour que le ballon rentre. Car bien sûr, les joueurs ont des capacités un peu exagérées pour leur âge et niveau, mais je trouve qu’Hinata essaie de garder du réalisme aux exploits des personnages. Je trouve d’ailleurs que l’aspect tactique et stratégie dans les matchs sont plutôt bien utilisés et assez approfondis. Et pour les amateurs de shonen sportifs, ne vous inquiétez pas, on retrouve tous les codes du genre : dépassement de soi, entraînement spartiate, équipes invicibles, tournois, les adversaires qui deviennent des potes et commentent les matchs et j’en passe.

Et pour conclure cette déjà longue critique, je voudrais vous parler de l’humour qui parsème les planches du manga. Hinata adore faire lâcher des petits commentaires à ses personnages qui parfois ruinent totalement la solennité d’une scène, il est aussi intéressant d’observer les personnages en arrière plan car ils sont souvent entrain de faire des âneries. Je trouve que le dosage est parfait et j’ai souvent beaucoup ri devant certaines mimiques ou délires.

Avec 28 tomes, les joueurs de Dream Team viennent de finir leur première année. Et je suis partant pour suivre leurs aventures dans la seconde et suis impatient de découvrir les petits nouveaux qui vont un peu bouleverser l’organisation de l’équipe. Pur manga sportif, il arrive à se distinguer par une approche plus dramatique de son histoire. Son seul défaut est peut-être de ne pas avoir un dessin très vendeur. En tout cas, je vous conseille vivement de lui donner sa chance.

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