Godzilla Minus One
- Année de sortie : 2023
- Durée : 125 minutes
- Réalisateur: Takashi Yamazaki
- Acteurs principaux: Ryonusuke Kamiki, Minami Hanabe
- Pays d’origine: USA et Australie
De quoi ça parle?
Alors que le Japon est en train de se remettre doucement de la seconde guerre mondiale, Godzilla débarque mettre le dawa.
Et alors, t’as aimé?
La version originale, c’est toujours mieux.
Si vous suivez le blog depuis un moment, vous savez que Godzilla et les gros monstres qui cassent tout, c’est un peu mon péché mignon. Dernièrement, je vous ai d’ailleurs parlé du dernier Kong x Godzilla qui était franchement couillon, mais très divertissant. Toutefois, n’oublions pas, alors que Hollywood a transformé le monstre en attraction de fête foraine, que le kaiju est originaire du Japon. En 2016, on avait pu découvrir Shin Godzilla, un film malin qui utilisait le monstre pour livrer une critique à charge contre les politiciens japonais tournés en dérision quelques années après la catastrophe de Fukushima. Il aura fallu attendre sept ans pour que les Japonais décident de redonner vie à cette icône nationale. En 2023, Godzilla Minus One a secoué le box-office japonais et a été salué par les critiques. Le film ayant été très mal distribué, je n’ai, hélas, pas pu le voir en salle. Heureusement, il n’a pas tardé à débarquer sur Netflix. Alors que vaut ce blockbuster japonais au budget de 10 millions de dollars, soit 10 fois moins que son homologue américain sorti cette année ?
Choix original, le réalisateur Yamazaki, a pris le parti de placer son intrigue dans le Japon d’après-guerre. C’est un retour aux sources pour Godzilla dont le premier film est sorti en 1954. On change donc totalement de décor et d’époque par rapport à Shin Godzilla qui s’attaquait aux travers du Japon actuel. Mais, une nouvelle fois, c’est un film politique que nous livrent les Japonais. En effet, on va suivre le parcours d’un kamikaze japonais qui n’a pas voulu sacrifier sa vie alors que la guerre était déjà perdue et qui vit avec cette honte. Tout un symbole que ce personnage torturé par son manquement à l’honneur dans un pays où l’on pratiquait le seppuku (je vous renvoie à ma critique du chef-d’œuvre Hara-kiri). À travers lui, on retrouve une critique acerbe du patriotisme fanatique qui incita de jeunes Japonais à sacrifier leur vie. En prenant le temps de développer ce personnage et son entourage, les scénaristes permettent au spectateur de vraiment s’intéresser à leur parcours. Ce ne sont pas que de simples coquilles vides chahutées par une créature numérique. Je ne vais pas vous mentir, le parcours de rédemption du personnage est plutôt bateau et recourt à de grosses ficelles. Mais comme c’est bien fait, je me suis retrouvé impliqué dans l’histoire.
Mais, l’intérêt d’un Godzilla, c’est aussi de voir des gros monstres tout casser sur leur passage. Et là, c’est assez incroyable ce qu’ils ont réussi à faire avec un budget aussi chiche ! Toutes les apparitions de Godzilla sont à couper le souffle. Le Kaiju redevient une créature hors norme, détruisant tout sur son passage. Les choix d’angle de caméra, la représentation des explosions nucléaires générées par son laser, tout est pensé, mis en scène pour nous montrer qu’il est une catastrophe naturelle sur pattes, dépassant de loin ce que l’humanité peut encaisser. C’est la personnification des bombes nucléaires qui ont ravagé Hiroshima et Nagasaki. Le contraste avec le Monsterverse est saisissant. Ici, on reste toujours à hauteur d’hommes, on ressent le gigantisme. Alors, oui, j’ai un peu regretté que le film ait finalement assez peu montré le monstre, mais chaque apparition est mémorable et d’une qualité visuelle indéniable. Godzilla Minus One est donc un bon blockbuster qui a le mérite de vouloir soigner son histoire et porter un propos. Ce n’est pas non plus, selon moi, un chef-d’œuvre. Mais, je trouve que c’est un excellent retour aux sources qui rend un très bel hommage tout en actualisant son propos au film originel de Honda.
c’est sur ma liste, et la critique me donne encore plus envie de le voir!